La Belgique envisage d’engager à nouveau des avions F-16 au sein de la coalition anti-EI

En décembre 2017, la composante « Air » de la Défense belge annonçait le retour des quatre chasseurs-bombardiers F-16 qu’elle avait déployés en Jordanie, au titre des opérations menées en Irak et en Syrie par la coalition antijihadiste dirigée par les États-Unis [opération Inherent Resolve].

Ces appareils avaient dû rester au Levant plus longtemps que prévu. En effet, la Belgique avait passé un accord « flip-flop » avec les Pays-Bas pour mettre en place un système de rotation, chacun devant engager des F-16 à tour de rôle au Levant. Seulement, devant préparer l’arrivée de ses premiers F-35A et ré-entraîner ses pilotes à d’autres missions que l’appui aérien, la force aérienne néerlandaise [KLu] passa son tour en 2017, obligeant les avions belges à rester plus longtemps que prévu en Jordanie.

Finalement, les Pays-Bas engagèrent quatre F-16 au sein de la coalition anti-jihadiste pendant un an, à partir de janvier 2018. Leur mission ne fut en effet pas reconduite, le gouvernement néerlandais estimant que la « fin de la bataille militaire contre l’État islamique [EI ou Daesh] était en vue ». Ce qui sera effectivement le cas en mars 2019, avec la défaite des jihadistes à Baghouz, face aux Forces démocratiques syriennes [FDS].

Cependant, le combat contre l’EI est loin d’être encore terminé, dans la mesure où l’organisation terroriste a renoué avec la clandestinité et la guérilla. En outre, et même si elle est temporairement suspendue, l’opération lancée par la Turquie dans le nord de la Syrie contre les milices kurdes syriennes, composante importante des FDS, risque de ruiner près de six ans d’efforts de la coalition jihadiste.

C’est donc dans ce contexte que le ministre belge de la Défense et des Affaires étrangères, Didier Reynders, a indiqué, devant une commission parlementaire, que la Belgique envisage d’envoyer à nouveau des F-16 au Levant. Pour des raisons politiques propres à la Belgique [un nouveau gouvernement fédéral doit être formé], de déploiement serait effectif au second semestre 2020. Restera à voir la situation qui prévaudra en Irak et en Syrie à ce moment-là…

Porte-parole de la Défense belge, Olivier Severin a confirmé, auprès du quotidien « La Libre Belgique » qu’un tel déploiement « figure effectivement au plan des opérations 2020 ». Mais « il n’est pas à l’ordre du jour dans un délai court », a-t-il précisé. En outre, a-t-il continué, et en raison des incertitudes politiques, « personne ne peut dire si le plan des opérations sera validé par le gouvernement ou si le volet F-16 en particulier sera validé. »

Le « plan des opérations » est un document soumis par l’état-major belge au gouvernement à l’automne. Mais comme celui qui est actuellement en place ne peut gérer que les affaires courantes, il reviendra au prochain de trancher. À condition que les partis belges arrivent à se mettre d’accord pour en former un nouveau… Ce qu’il n’ont pas réussi à faire depuis les dernières élections législatives de mai dernier.

Par ailleurs, ce « plan des opérations » prévoit un renforcement de la participation belge à la formation de l’armée nigérienne, dans le cadre de l’opération « New Nero ». Actuellement, 80 militaires du 2e bataillon de commandos de Flawinne et d’une équipe chirurgicale [« Special Operations Surgical Team » – SOST] sont déployés à Maradi afin de former une compagnie spéciale d’intervention composée de 150 soldats nigériens.

Photo : © Défense Belge

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