Les forces américaines présentes en Syrie seront redéployées dans l’ouest de l’Irak
La semaine passée, après la décision de M. Trump ayant conduit au lancement d’une opération militaire turque contre les milices kurdes syriennes [YPG], le chef du Pentagone, Mark Esper, a annoncé que les États-Unis allaient retirer leurs forces spéciales – soit environ un millier d’hommes – du nord de la Syrie.
Deux raisons ont motivé l’annonce de ce mouvement : le risque que les militaires américains soient pris « en étau entre deux armées opposées » et un accord conclu entre Damas et les autorités kurdes syriennes afin de « faire face à l’agression turque. »
Depuis, certaines bases qui étaient occupées par les forces américaines [mais aussi françaises et britanniques] sont passées sous le contrôle des troupes gouvernementales syriennes.
Et, ce 20 octobre, les troupes américaines se sont retirées de leur plus grande base, située à Sarrine, dans le nord de la Syrie. Selon un correspondant de l’AFP sur place, un convoi de 70 blindés, escorté par des hélicoptères, est passé par la ville de Tal Tamr pour se diriger vers la province de Hassaké, plus à l’est.
En outre, l’offensive lancée par la Turquie a suscité de nombreuses critiques, dans la mesure où elle est susceptible de ruiner les efforts que la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis et les Forces démocratiques syriennes [FDS, dont les YPG font partie] ont consenti durant près de six années contre l’État islamique [EI ou Daesh].
En effet, si elle a perdu le territoire qu’elle contrôlait en Irak et en Syrie, il n’en reste pas moins que l’organisation jihadiste reste une menace et que, ayant basculé dans la clandestinité et la guérilla, elle attend le moment propice à sa résurgence.
Quoi qu’il en soit, les forces américaines qui étaient jusqu’à présent déployées en Syrie ne devraient pas retrouver les États-Unis de sitôt. En effet, M. Esper a donné, le 19 octobre, quelques précisions sur ce qui les attend.
« Le projet actuel pour ces soldats est un re-déploiement dans l’ouest de l’Irak », a en effet déclaré le chef du Pentagone à des journalistes, à bord d’un avion militaire, en route vers le Moyen-Orient. En outre, selon la presse d’outre-Atlantique, M. Esper n’a pas exclu la possibilité que ces forces américaines redéployées en Irak puissent éventuellement mener des opérations de contre-terrorisme en Syrie. « Les détails restent à finaliser », a-t-il dit.
Par ailleurs, M. Esper a précisé que les États-Unis maintiennent le contact avec les milices kurdes syriennes, lesquelles ont joué un rôle de premier plan dans la défaite du califat territorial de Daesh.
Pour rappel, l’Irak accueille déjà sur son sol environ 5.000 soldats américains. La mission de ces derniers consiste à former et à entraîner les forces irakiennes, tout en les aidant à éviter la résurgence de l’EI.
Le mouvement vers l’ouest de l’Irak des forces américaines jusqu’alors déployées en Syrie pourrait être suivi par les forces spéciales françaises engagées aux côtés des FDS. Mais l’État-major des armées [EMA] laisse planer l’incertitude sur les intentions de Paris.
« Compte-tenu de la nature politique du sujet, mais essentiellement afin de protéger tant le secret des opérations que la sécurité du personnel, la situation dans le Nord-Est Syrien ne sera pas commentée », a en effet indiqué l’EMA dans son dernier compte-rendu des opérations.