Selon Moscou, l’incendie du sous-marin russe a démarré dans son compartiment à batteries

Si le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a indiqué que les informations relatives à l’incident qui a coûté la vie à 14 marins à bord d’un sous-marin de « recherches », le 1er juillet, seraient classifiées, le ministère russe de la Défense a cependant livré quelques informations supplémentaires concernant la cause du drame.

« La cause principale a été établie. Il s’agit d’un incendie dans le compartiment à batteries, qui s’est ensuite étendu », a en effet indiqué, ce 4 juillet, Sergueï Choïgou, le ministre russe de la Défense, dans un rapport remis au président Poutine [et publié sur le site du Kremlin, ndlr].

« Le réacteur nucléaire de l’appareil est complètement isolé et compartimenté. L’équipage a mis en œuvre toutes les mesures nécessaires pour protéger l’installation, qui est totalement opérationnelle », a continué M. Choïgou.

Si l’on s’en doutait, c’est la première fois que les autorités russes reconnaissent officiellement que le sous-marin en question était à propulsion nucléaire. Ce qui renforce, si besoin était, l’hypothèse qu’un submersible de type Losharik ou Paltus a été victme d’un tel incident.

Pour rappel, les bâtiments de ce type peuvent être mis en oeuvre depuis un « vaisseau-mère », comme les BS-136 Orenbourg et BS-64 Podmoskovye, deux sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] de la classe Delta III transformés à cette fin.

Le ministre russe de la Défense a également indiqué que le sous-marin en question pourrait être réparé dans un « délai assez court ».

Par ailleurs, et en s’appuyant sur les confidences faites par une « source militaire », le journal russe Kommersant a avancé que l’incendie aurait pu être provoqué par un court-circuit dans « l’un des nombreux panneaux de distribution électrique », enflammant ainsi des câbles. La fumée se serait répandue via la ventilation, intoxiquant ainsi 14 des 19 membres de l’équipage.

Pour une raison encore inconnue, les victimes – dont 7 capitaines de vaisseau expérimentés – n’ont pas eu le temps d’utiliser leur « appareil respiratoire portable » que chaque sous-marinier [ou hydronaute] est tenu de garder à portée de main. Ce dispositif permet de rester dans une pièce enfummée pendant une vingtaine de minutes.

Les cinq survivants sont les quatre officiers et le spécialiste civil qui se trouvaient au poste central du sous-marin. A priori, ils ont le temps de réagir et d’appliquer les mesures d’urgence pour faire remonter le submersible à la surface. Le quotidien russe précise par ailleurs que l’incident s’est produit alors que ce dernier était en mission en mer de Barents.

Les sous-marins de type Losharik [et Paltus] ont été conçus pour naviguer dans les très grandes profondeurs et mener des missions sensibles. Ils sont rattachés à la « Direction des plongées en eau profonde » [unité militaire 45707?] du ministère russe de la Défense, laquelle serait « complétement autonome » de la Marine russe, comme l’a précisé, à l’AFP, Igor Delanoë, directeur adjoint de l’Observatoire franco-russe.

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