Les problèmes de logistique affectent la disponibilité des avions F-35

Le 26 avril, le Government Accountability Office [GAO], c’est à dire l’équivalent au États-Unis de la Cour des comptes, a publié un rapport dans lequel il met en lumière les problèmes d’approvisionnement en pièces détachées destinées au maintien en condition opérationnelle [MCO] des avions de combat F-35 en service au sein des forces américaines. Et cela, malgré le logiciel ALIS [Autonomic Logistics Information System], qui, justement, est censé améliorer la maintenance de ces avions produits par Lockheed-Martin.

Ainsi, entre mai et novembre 2018, le GAO a déterminé que les F-35 ont été cloués au sol pendant 30% du temps en raison d’une pénurie de pièces de rechange, ce qui n’a pu que limiter les opérations de maintenance. En cause? La chaîne d’approvisionnement, dans les performances sont loin d’être à la hauteur pour répondre aux besoins opérationnels.

Outre le manque de pièces détachées, le GAO a relevé que certaines se trouvant en stock ne pouvaient finalement pas être utilisées. Le Pentagone « achète certaines séries de pièces de F-35 des années à l’avance. Mais elles ne répondent plus aux besoins des forces armées car les avions ont été modifiés au fil du temps. Par exemple, 44% des pièces acquises étaient incompatibles avec les avions [F-35B, ndlr] que le Corps des Marines a récemment déployés », affirme le rapport.

Qui plus est, les délais de livraison de certaines pièces sont beaucoup trop longs, la chaîne d’approvisionnement étant « immature », souligne le GAO. Aussi, faute de mesures correctrices, le Pentagone « pourrait ne pas être prêt à prendre en charge une flotte [de F-35] en expansion ». Et cela vaut aussi pour les clients étrangers du F-35, qui subiront des retards importants pour obtenir les pièces nécessaires à la réparation de leurs avions.

La gestion de ces pièces détachées est au centre du problème. En effet, le rapport du GAO relève que le Pentagone a « dépensé des milliards de dollars en pièces de rechange pour le F-35 mais qu’il ne tient pas de registre pour toutes les pièces achetées et ne sait ni où elles se trouvent, ni combien elles coûtent ». Par exemple, poursuit le document, il « ne gère pas de base de données contenant des information sur les pièces du F-35 que possèdent les États-Unis et manque des données nécessaires pour pouvoir le faire. »

Pour remédier à cette situation, le GAO a formulé huit recommandations, qui ont été acceptées par le Pentagone. L’idée est de réaliser une « examen approfondi » de la chaîne d’approvisionnement afin de pouvoir développer un « processus » d’obtention de pièces détachées plus efficace, tout en responsabilisant davantage les différents acteurs.

D’une certaine manière, ces difficultés constatées par le GAO ont été confirmées indirectement l’an passé, quand l’US Marine Corps indiqua qu’il avait dû avoir recours à l’impression 3D pour produire une pièce sans laquelle un de ses F-35B basé au Japon aurait pu rester immobilisé pendant longtemps. L’économie réalisée fut de 70.000 dollars.

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