Taïwan dénonce une incursion « provocatrice » d’avions de combat chinois J-11

Depuis 1949 et la victoire du Parti communiste chinois sur le continent et la fuite des nationalistes du Kuomintang [KMT] à Taïwan, une règle tacite entre Pékin et Taipeh interdit aux avion civils et militaires de passer la ligne médiane du détroit de Formose [ou de Taïwan].

Seulement, depuis quelques temps, l’Armée populaire de libération [APL] multiplie les envois d’avions et de navires dans les environs immédiats de Taïwan, considérée comme une province rebelle. En plus de cette pression militaire, Pékin cherche, non sans succès, à isoler Taipeh sur le plan diplomatique. Cependant, l’île peut toujours compter sur le soutien des États-Unis, surtout depuis que Donald Trump est à la Maison Blanche.

Cependant, ce 31 mars, l’aviation militaire chinoise est montée d’un cran en envoyant deux avions de combat J-11 au-delà de la ligne médiane du détroit de Formose, ce qui a obligé la chasse taïwanaise à intervenir et à lancer des avertissements par radio pour les faire rebrousser chemin. Et Taipeh a ensuite fustigé cette « incursion provocatrice » de Pékin.

« C’était une action intentionnelle, dangereuse et provocatrice. Nous avons informé nos partenaires régionaux et nous condamnons la Chine pour sa conduite », a en effet commenté le ministère taïwanais des Affaires étrangères. Et le porte-parole de la présidence, Alex Huang, a fait valoir que le vol de ces deux avions J-11 ont porté atteinte « au statu quo concernant le franchissement du Détroit ».

A priori, la dernière fois que des avions chinois ont franchi cette ligne médiane remonte à 2011. Cet incident avait été décrit, tant par Taipeh que par Pékin, comme ayant été une « erreur malencontreuse », les deux appareils de l’APL ayant alors réagi à la présence, dans le secteur, d’un avion de renseignement américain.

Quoi qu’il en soit, cette incursion chinoise est survenue quelques jours après le passage dans le détroit de Taïwan de navires de l’US Navy et de l’US Coast Guard, dont le destroyer USS Curtis Wilbur et le patrouilleur USCGC Bertholf.

Bien les détroits sont des voies maritimes internationales, Pékin avait dénoncé le passage des deux navires américains dans celui de Taïwan. Ce qui n’est pas de nature à impressionner la marine américaine, laquelle répond aux protestations chinoises en assurant qu’elle continuera « à voler, à naviguer et à opérer partout où le permettent les lois internationales. »

Début janvier, le président chinois, Xi Jinping, avait lancé un avertissement à Taipeh. « S’écarter du principe de la Chine unique conduirait à la tension et au chaos dans les relations inter-détroit et nuirait aux intérêts vitaux des compatriotes de Taïwan. […] Nous ne laisserons jamais aucune place aux actions séparatistes en faveur de l’indépendance de Taïwan », avait-il déclaré.

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