Pour le président chinois, Taïwan n’a pas d’autre choix que de renoncer à son indépendance

En 2018, la République populaire de Chine a accentué ses pressions Taïwan, qu’elle considère comme étant une « province rebelle ». Au niveau diplomatique d’abord, en s’attachant à réduire le nombre de pays alliés sur lesquels Taipeh pouvait alors compter, le plus souvent grâce à des promesses d’investissements. Puis ensuite sur le plan militaire, avec un rythme de plus en plus élevé de patrouilles aériennes et navales dans les environs de l’île, ainsi qu’avec des manoeuvres à « tirs réels ». Et le tout sur fond de discours ne souffrant aucune ambiguïtés sur les intentions de Pékin.

En outre, Taipeh a également accusé Pékin d’avoir cherché à influencer, via de fausses informations, les élections locales organisées en novembre dernier, par ailleurs perdues par le Parti progressiste démocratique [PPD], dont est issue Tsai Ing-wen, la présidente taïwanaise. Selon les observateurs, cette dernière aurait « payé » dans les urnes la détérioration des relations avec la Chine.

Quoi qu’il en soit, et au regard des propos tenus ce 2 janvier par Xi Jinping, le président chinois, cette nouvelle année qui commence devrait ressembler à la précédente… « L’indépendance de Taïwan ne pourra conduire qu’à une impasse », a-t-il en effet affirmé. Et d’insister : « La Chine doit être réunifiée et elle le sera ».

Et pour cela, a dit M. Xi, « nous ne promettons pas de renoncer au recours à la force et nous nous réservons le droit de prendre toutes les mesures nécessaires », notamment à l’encontre des « forces extérieures » [dont les États-Unis, qui soutiennent Taipeh, ndlr] et des actions indépendantistes et séparatistes, c’est à celle conduites par le PPD de Tsai Ing-wen.

Pour le numéro un chinois, « s’écarter du principe de la Chine unique conduirait à la tension et au chaos dans les relations inter-détroit et nuirait aux intérêts vitaux des compatriotes de Taïwan. » Aussi, a-t-il ajouté, « nous ne laisserons jamais aucune place aux actions séparatistes en faveur de l’indépendance de Taïwan. »

Or, justement, M. Xi fait du principe de « Chine unique » un préalable à tout « consensus » autour de la « réunification », lequel serait obtenu par un dialogue entre tous les couches de la société. « La Chine n’attaquera pas le peuple chinois. Nous sommes disposés […] à oeuvrer à une réunification pacifique », a-t-il dit.

« La question de Taïwan est une conséquence de la faiblesse et du chaos dans lesquels se trouvait la nation chinoise. Elle sera certainement résolue par la renaissance nationale », a encore assuré le président Xi.

La « grande renaissance nationale » avait été évoquée par M. Xi lors de son premier discours en tant que président, en mars 2013. « Pour réaliser le rêve chinois, il faut promouvoir l’esprit chinois. C’est-à-dire l’esprit national centré autour du patriotisme, de la réforme et de l’innovation », avait-il expliqué, à l’époque. « Tous les soldats et officiers de l’Armée populaire et de la police militaire chinoises doivent, guidés par le Parti [communiste], être capables de remporter des combats et avoir l’objectif d’une armée forte et disciplinée », avait-il aussi avancé.

Ce projet de « renaissance nationale », dont les « nouvelles routes de la soie » font partie, compte plusieurs phases : mobilisation, planification et mise en oeuvre. La première s’est achevée en 2016 et la seconde doit se terminer en 2021. Quant à la dernière, elle commencera dans la foulée pour continuer au moins jusqu’en 2049. À ce moment-là, la Chine devrait être une « nation socialiste riche et puissante en 2050 ». Ce qui laisse un peu de répit à Taïwan.

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