L’Otan réaffirme que la Géorgie a vocation à la rejoindre, quitte à froisser la Russie

En août 2008, la Russie lançait une opération militaire contre la Géorgie afin de soutenir les séparatistes pro-russe de la région d’Ossétie du Sud. Depuis, les relations entre Tbilissi et Moscou restent extrêmement tendues. Et cela pour plusieurs raisons.

La première est que, via la signature d’accords stratégiques, la Russie a accentué son influence – si ce n’est son emprise – sur l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie, une autre région séparatiste géorgienne. La seconde est liée à des considérations « énergétiques » au sujet de l’oléoduc BTC [Bakou-Tbilissi-Ceyhan], lequel constitue une autre pomme de discorde entre les deux pays. Enfin, et à cause de la menace russe, la Géorgie pour intégrer l’Otan. Or, pour Moscou, c’est la ligne rouge que Tbilissi ne doit pas franchir.

En août dernier, soit le dixième anniversaire de la guerre russo-géorgienne, le Premier ministre russe, Dmitri Medvedev, s’était montré très clair : une adhésion de la Géorgie serait « absolument irresponsable » et constituerait une « menace pour la paix. » Et d’aller jusqu’à prédire un « conflit terrible » si jamais Tbilissi s’avisait de vouloir remettre la main sur l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie.

Mais cela n’a pas l’air d’impressionner les dirigeants géorgiens, ni même Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Otan.

« Les 29 alliés ont clairement indiqué que la Géorgie deviendrait un membre de l’Otan… Nous allons continuer de travailler ensemble pour préparer l’adhésion de la Géorgie à l’Otan », a en effet déclaré l’ex-Premier ministre norvégien, ce 25 mars, à Tbilissi. « Nous n’acceptons pas que la Russie ou n’importe quelle autre puissance puisse décider qui peut être membre » de l’Otan, a-t-il insisté.

Le chef du gouvernement géorgien, Mamouka Bakhtadzé, n’a pu qu’aller dans le même sens. La Russie « n’a pas le droit de restreindre le choix d’un pays souverain concernant ses accords dans le domaine de sécurité », a-t-il affirmé. Et d’insister : « L’adhésion à l’Otan est le choix du peuple géorgien, et c’est fixé dans notre Constitution. »

Lors du sommet de l’Alliance atlantique organisé à Bucarest en 2008, les Alliés s’étaient mis d’accord pour dire que la Géorgie avait vocation à les rejoindre. Mais ils s’étaient gardés de lancer le processus d’adhésion. Aussi, l’accent a été mis sur un renforcement de la coopération militaire entre l’Otan et Tbilissi, notamment face à la présence navale russe en mer Noire. Et cela passe également par l’organisation d’exercices, comme celui actuellement en cours à Krtsanissi.

Pour rappel, l’Otan continue de « soutenir l’intégrité territoriale et la souveraineté de la Géorgie à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues » et « d’appeler la Russie à revenir sur sa décision de reconnaître les régions géorgiennes d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud en tant qu’États indépendants. »

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