Les États-Unis vont renforcer leur présence militaire en Pologne

Alors qu’il déplore régulièrement le coût financier que représentent les déploiements du Pentagone à l’étranger, le président Trump s’était dit ouvert, en septembre dernier, à l’idée d’implanter une nouvelle base militaire américaine en Pologne. Il faut dire que Varsovie fit valoir quelques arguments, à commencer par la promesse de financer cette présence à hauteur de 2 milliards de dollars. En outre, l’effort de défense polonais est dans « les clous » de l’Otan puisque sont montant est supérieur aux 2% du PIB requis.

Seulement, à l’époque, James Mattis, qui était encore le chef du Pentagone, avait émis quelques réserves. « Les questions sont nombreuses. […] Il ne s’agit pas seulement d’une base. Il s’agit de zones d’entraînement, d’infrastructures, de maintenance… Ce sont beaucoup de détails que nous devons étudier avec les Polonais », avait-il dit.

Aussi, il n’est a priori pas encore question d’établir un « fort Trump » en Pologne… En revanche, Washington est favorable à un renforcement des effectifs militaires américains dans le pays. C’est ce qu’a en effet indiqué Georgette Mosbacher, l’ambassadrice des États-Unis en poste à Varsovie, dans un entretien donné au Financiel Times. Cela étant, la diplomate n’en a dit guère plus, si ce n’est que le volume de ces renforts sera « significatif » et que le Pentagone privilégie pour le moment un déploiement d’unités « par rotations ».

Alors que, en juin 2018, il avait été fait état d’études sur un éventuel transfert des troupes américaines basées en Allemagne vers un autre pays membres de l’Otan, Kay Bailey Hutchison, la représentante des États-Unis auprès de l’Alliance, a été claire sur les intentions de Washington.

Cet envoi de renforts en Pologne « ne se ferait pas au détriment de l’Allemagne », a-t-elle en effet assuré auprès de MilitaryTimes. « Nous avon un très grand nombre de bases et de forces en Allemagne et nous ne prévoyons pas de changer », a-t-elle insisté.

Cela étant, la Pologne accueille déjà des troupes américaines, dont une brigade blindée, déployée dans le pays au titre des mesures de « réassurance » prises par l’Otan après l’annexion de la Crimée par la Russie. À cette unité importante, il faut aussi ajouter des drones MQ-9 Reaper basés à Miroslawiec, ainsi que les rotations de troupes lors des exercices multinationaux. Enfin, les États-Unis y mettront en oeuvre un système antimissile Aegis Ashore, qui doit être inauguré à Redzikowo en 2020.

Par ailleurs, les négociations relatives à l’acquisition, par la Pologne, de lance-roquettes multiples M142 HIMARS [High Mobility Artillery Rocket System] ont été finalisées.

Ainsi, à l’occasion d’un déplacement du vice-président américain,, Mike Pence, la Pologne a passé une commande auprès Lockheed Martin Missiles & Fire Controlportant sur 20 systèmes HIMARs, pour un montant de 365 millions d’euros. P

Pour rappel, conçu par Lockheed Martin Missiles & Fire Control, le HIMARS est un système d’artillerie capable de tirer des roquettes GMLRS-U guidées par GPS sur des cibles situées à 70 km de distance ainsi que des missiles MGM-140 ATACMS [Army Tactical Missile System] d’une portée de 300 km.

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