En 2019, les armées compteront plus de généraux et de sergents mais beaucoup moins d’adjudants

Il fut un temps encore pas si lointain où, pour maîtriser la masse salariale du ministère des Armées [de la Défense, à l’époque], le maître-mot était « dépyramidage ». Ce qui signifiait qu’il fallait réduire le taux d’encadrement au sein des forces, ce qui passait par le blocage des tableaux d’avancement.

Cette époque est désormais révolue, à en juger par les plafonds des effectifs militaires fixés par une série d’arrêtés publiés par le Journal Officiel du 26 décembre.

Ainsi, l’an prochain, les trois armées [Terre, Marine nationale, Air] compteront 376 officiers généraux, soit 19 de plus par rapport à 2018. Dans le détail, il y aura 165 généraux de division [ou vice-amiraux] et 211 généraux de brigade [contre-amiraux].

S’agissant des officiers supérieurs, le contingent de lieutenants-colonels restera le plus important. Il seront en effet 5.056 l’an prochain [+28] à porter les cinq ficelles panachées d’or et d’argent. Mais il est suivi de très près par celui des commandants, dont le nombre ne cesse d’augmenter depuis trois ans. En 2017, leur plafond d’effectifs avait été fixé à 4.628. Il sera à 5.022 l’an prochain [soit 394 de plus].

Dans le même temps, si il y aura plus de commandants, cela veut dire que plus de capitaines seront promus. Aussi, le nombre de ces derniers passera sous le seuil des 10.000 pour s’établir exactement à 9.960. Soit 233 de moins par rapport à 2018 [et -461 par rapport à 2017]. En 2016, l’on comptait encore 10.540 capitaines.

Le nombre de lieutenants et de sous-lieutenants augmentera significativement en 2019. Les premiers seront 4.711 [soit +582 par rapport à 2018 et +911 par rapport à 2017] tandis que le nombre des second repart à la hausse pour s’établir à 1.560 [+252].

En revanche, parmi les sous-officiers, les adjudants-chefs et les adjudants [ou assimilés pour la Marine]seront encore moins nombreux. La déflation est surtout importante pour les seconds, puisque l’on en comptera 1.217 en moins l’an prochain. En trois ans ans, leur effectif sera ainsi passé de 19.348 à 17.624.

Quant aux adjudants-chefs, ils seront 15.778 en 2019, contre 16.119 en 2017. Dans le même temps, les possibilités d’avancement sont limitées pour ce grade dans la mesure où il n’y aura que 22 majors de plus l’an prochain [soit 2.998].

Si le nombre d’adjudants doit baisser fortement, alors les perspectives de promotion des sergents-chefs seront d’autant plus réduites. Leur nombre sera quasiment stable l’an prochain, à 22.070 [soit -35].

Effet du recrutement massif effectué ces dernières années par l’École nationale des sous-officiers d’active [ENSOA], qui a réactivé un cinquième bataillon, le nombre de sergents augmentera très significativement. L’on en comptera en effet 3.137 de plus en 2019, soit 34.193.

Enfin, il y aura également davantage de militaires du rang l’an prochain, leur plafond d’effectifs ayant été fixé à 85.967 [soit +1.728].

Pour rappel, le ministère des Armées recrutera, l’an prochain, 21.600 militaires et 3.700 civils.

Cela étant, les plafonds indiqués dans ces arrêtés ne sont que théoriques : la Cour des comptes ayant ainsi relevé, dans une note d’exécution budgétaire [NEB], que le plafond d’emplois du ministère des Armées, alors fixé à 273.280 postes en 2017, n’avait été couvert qu’à hauteur de 267.263 ETPT [Équivalent Temps Plein Travaillé]. Et cela, à cause notamment « de départs supérieurs aux prévisions auxquels s’additionnent de moindres recrutements. »

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