Un logiciel mis au point par une start-up française pour explorer le « Dark Web » intéresse les armées

Il faut être un initié pour connaître le « Dark Web », auquel on accède uniquement via des logiciels utilisant des protocoles particuliers, comme TOR [The Onion Router], Freent ou encore I2P. Et son contenu échappe aux moteurs de recherche classiques. Cela étant, cette partie « sombre » du Web est aussi le lieu de tous les trafics.

Récemment, des informations confidentielles relatives aux drones MQ-9 Reaper furent proposées sur ce Dark Web. Mais le plus souvent, les trafiquants y échangent de la drogue, des armes, des codes bancaires, des logiciels pour le piratage informatique, voire des substances pouvant servir à fabriquer une bombe radiologique, comme le Cesium 137.

Quoi qu’il en soit, pour l’internaute lambda, ce « Dark Web » est une « terra incognita ». Y compris pour les services de renseignement et de police. Du moins était-ce vrai jusqu’à la solution proposée par la start-up française Aleph Networks.

Cette « jeune pousse » a en effet mis au point le logiciel « GrayMatter« , qui est un moteur de recherche conçu pour explorer, indexer et analyser le contenu du Dark Web ainsi que celui du « Deep Web » [ou Web profond]. En cinq ans, est-il précisé dans un reportage de l’AFP, Aleph Networks a répertorié 1,4 milliard de liens et 450 millions de documents sur 140.000 sites.

D’où l’intérêt que la Direction générale de l’armement [DGA] porte à cette jeune entreprise, implantée dans le Beaujolais. Et, depuis, Aleph Networks collectionne les distinctions et les prix auprès de la communauté française du renseignement et, plus globalement, de la défense.

Ainsi, cette entreprise, qui « failli mourir trois ou quatre fois » et qui compte seulement 9 personnes, a été distinguée par le « cluster » national de Défense, Sécurité, Sûreté EDEN, le Cercle de l’Arbalète [qui s’intéresse aux forces spéciales], l’Intelligence Campus, lancé par la Direction du renseignement militaire [DRM] ou encore le Groupement des industries de défense et de sécurité terrestres et aéroterrestres [GICAT].

D’ailleurs, à l’occasion du dernier salon Eurosatory, en juin, Aleph Networks a reçu « le trophée du GICAT récompensant une entreprise française particulièrement innovante et d’intérêt pour la défense » pour avoir « développé une technologie de rupture pour le renseignement, la cyber-défense et la cyber-sécurité », laquelle est désormais considérée comme étant une « technologie de souveraineté. »

Outre les prix et autres trophées, la start-up a, cette année, obtenu plusieurs contrats, notamment auprès de la Gendarmerie nationale et, selon la lettre spécialisée Intelligence Online, de la Direction générale de la sécurité extérieure [DGSE].

À l’avenir, la solution proposée par Aleph Networks devrait être encore plus performante grâce à l’apport de l’intelligence artificielle, l’enjeu étant de pouvoir reconnaitre les photographies et les images diffusées via le Deep/Dark Web.

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