Le nombre de soldats français blessés lors d’une opération extérieure a baissé en 2017

Selon la revue annuelle du Haut Comité d’évaluation de la condition militaire [HCECM], 141 militaires français, principalement de l’armée de Terre, ont perdu la vie au cours d’une opération extérieure entre 2008 et 2017.

Le théatre afghan aura été, à ce titre, le plus difficile, avec notamment 55 tués au combat au cours des années 2010 et 2011, mais aussi au regard des 259 blessés par engins explosifs improvisés [IED] et armes à feu. Ce qui représente 40% des 644 militaires blessés au cours de la période considérée.

Depuis la fin de leur mission en Afghanistan, les forces françaises sont, entre autre, engagées au Sahel, face à un ennemi qui emploie les mêmes armes que les taliban, comme les engins explosifs improvisés [IED] et les attaques suicides. Pour autant, les pertes qu’elles ont subies n’ont heureusement pas atteint le niveau de celles constatées sur le théâtre afghan.

Ainsi, selon le HCECM, depuis 2013, 45 militaires sont morts pour la France, dont 4 en 2017, pour l’essentiel dans la bande sahélo-saharienne. Quant aux blessés par l’explosion d’un IED ou par arme, et même s’il est toujours trop élevé, leur nombre a fortement baissé 2017 : 29 ont reçu des blessures, contre 51 en 2016 et 41 en 2015. Ce chiffre est toutefois plus important que celui constaté en 2013 [24 blessés], alors que cette année avaient été marquée par le lancement des opérations Serval [Mali] et Sangaris [Centrafrique].

Pourtant, l’on pouvait redouter le pire : au cours de l’été 2017, selon le général Jean-Pierre Bosser, le chef d’état-major de l’armée de Terre, il ne s’est pas passé une semaine sans qu’un véhicule de la force Barkhane n’ait été visé par une attaque. Et un rapport des Nations unies relatif à la situation au Mali avait fait état de « 17 militaires français blessés » au cours de cette période.

Et cela, relève le HCECM, alors que « l’activité des militaires en opérations extérieures s’est un peu infléchie en 2017 par rapport aux années précédentes », l’effectif moyen mensuel déployé en OPEX ayant été de 7.678 militaires, soit « le chiffre le plus bas depuis 2012. »

Quant aux blessures « invisibles », le nombre de cas détectés en 2017 est également en forte baisse. D’après le HCECM, le « nombre de cas de troubles psychiques en relation avec un événement traumatisant au sein des forces armées et services déclarés pour la première fois » s’est élevé à 196 l’an passé, contre 370 en 2016 et 391 en 2015.

« La détection des cas de stress post-traumatique s’est améliorée grâce à la mise en œuvre par le Service de santé des armées d’un plan d’action comportant notamment l’ouverture, en janvier 2014, d’un numéro de téléphone ‘Écoute défense’. 423 appels de militaires en activité, d’anciens militaires ou de proches avaient été enregistrés, 145 concernaient des états de stress post-traumatique (ESPT) », rappelle le HCECM.

Cependant, le service « Écoute défense » a été davantage sollicité en 2017, avec « 557 appels [238 en 2015, 431 en 2016], dont 175 concernaient des ESPT [79 en 2015, 149 en 2016] », précise le Haut Comité, qui précise que « ces données ne prendront tout leur sens qu’au moment où [il] disposera d’une série statistique suffisamment longue pour observer les évolutions tendancielles.

Et d’ajouter : « Le Haut Comité constate, au vu de l’augmentation des appels d’anciens militaires, l’importance d’assurer un suivi pour les militaires qui ont quitté le service actif. »

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