Le chantier de la future base aérienne américaine d’Agadez, au Niger, a pris encore du retard

En 2014, et après avoir obtenu l’accord de Niamey, le Pentagone annonça son intention d’établir une base aérienne à Agadez, afin de pouvoir y affecter des drones MALE MQ-9 Reaper, voire des avions légers de renseignement. « Géographiquement et stratégiquement, Agadez présente une option intéressante … étant donné sa proximité avec les menaces dans la région », avait expliqué un porte-parole de l’US AFRICOM, le commandement militaire américain pour l’Afrique.

En effet, ancien carrefour caravanier, la localité d’Agadez est située à équidistance du Nord-Mali et du sud de la Libye, tout en étant relativement proche du Lac Tchad et du nord du Nigéria. Soit des régions où sévissent différents groupes jihadistes.

Pour réhabiliter la base d’Agadez et la mettre aux normes américaines, une enveloppe de 100 millions de dollars a été débloquée. Mais elle coûtera davantage si l’on tient compte de son budget de fonctionnement, dont le montant a été estimé à 30 millions de dollars par an par le magazine américain The Intercept. Il faut dire que les militaires qui y seront affectés auront tout le confort nécessaire pour se sentir comme chez eux, avec accès Wi-Fi, bibliothèque, salle de sport, centre de loisirs, cafétéria, etc…

« C’est probablement l’une des bases aériennes militaires les plus isolées jamais construites », a confié, à The Intercept, Dan Gettinger, cofondateur et codirecteur du Center for the Study of the Drone, au Bard College. « La plupart des bases de drones sur le continent africain sont des appendices de grands aéroports et aérodromes, mais pas Agadez. L’infrastructure existante n’est pas là. La taille du projet est donc énorme », a-t-il ajouté.

Tellement énorme que la base d’Agadez ne sera pas prête, comme prévu, d’ici la fin de cette année. Initialement, elle aurait dû être opérationnelle en 2016. Puis ce délai a été repoussé. Désormais, il est question qu’elle le soit au second semestre 2019, d’après Air Force Times.

« La météo (saison des pluies) et d’autres complications environnementales sont quelques-unes des raisons de ce retard minimal », a expliqué un responsable de l’US AFRICOM. « Étant donné que la construction de l’aérodrome et de la piste est en cours, aucun avion ISR américain n’opère sur une base aérienne nigériane 201 », a-t-il ajouté.

Normalement, l’accord conclu avec les autorités nigériennes donne la possibilité à l’US Air Force d’utiliser la base d’Agadez jusqu’en 2024. Probablement que Washington négociera une prolongation d’ici-là.

Cela étant, d’après des informations révélées récemment par le New York Times, les États-Unis utiliseraient une autre base au Niger, précisément à Dirkou, dans le nord du Niger. La CIA y exploiterait en effet des drones MALE pour surveiller le sud de la Libye.

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