La CIA met discrètement en oeuvre des drones depuis Dirkou, dans le nord du Niger

Le mois dernier, l’US Africom, le commandement militaire américain pour l’Afrique, a confirmé le déploiement de drones MQ-9 Reaper armés sur la base aérienne 101 de Niamey, en expliquant que cela faisait « partie du partenariat stratégique à long terme entre les États-Unis et le Niger pour contrer les extrémistes violents dans la région. »

Par ailleurs, le Pentagone prévoit d’affecter d’autres drones Reaper à Agadez, où il finance d’importants travaux pour réhabiliter les installations aéroportuaires de cette localité, située dans le centre du Niger. Mais, jusqu’à présent, l’on ignorait que la CIA disposait aussi d’une base à Dirkou, dans le nord du pays.

Selon le New York Times, qui a révélé cette information le 9 septembre, les drones utilisés par la CIA se limitent à effectuer des missions de surveillance et de renseignement, notamment dans le sud de la Libye, où sont présents des groupes proches d’al-Qaïda et de l’État islamique. Quant à la base de Dirkou, elle a été agrandie pour permettre justement la mise en oeuvre de ces appareils, qui seraient des « Predator. »

Ces drones « décollent de Dirkou pendant la nuit, généralement entre 22 heure et 4 heures du matin. […] Un journaliste du New York Times a vu un tel appareil, ayant environ la taille d’un drone Predator, voler au moins trois fois en six jours au début du mois d’août », rapporte le quotidien.

A priori, selon ce dernier, les missions de ces drones ne devraient plus être limitées aux seuls vols de renseignement et d’observation puisque la CIA pourrait les utiliser prochainement pour effectuer des frappes ciblées, « compte-tenu de la menace croissante dans le sud de la Libye. »

La CIA n’a pas souhaité commenté les informations du New York Times. Cependant, des responsables nigériens ont confirmé la présence de drones américains à Dirkou. Le maire de la localité, Boubakar Jérôme, s’en est même félicité puisqu’ils auraient contribué à « améliorer la sécurité ». Et le ministre nigérien de l’Intétieur, Mohamed Bazoum, a seulement reconnu que de tels appareils y avaient été envoyés, sans donner plus de précisions.

Durant la présidence de Barack Obama, la CIA avait vu ses prérogatives limitées en matière d’usage de drones, les missions de frappes ayant été quasiment exclusivement confiées au Pentagone. Mais depuis qu’il est à la Maison Blanche, Donald Trump est revenu sur cette politique, sous l’impulsion de Mike Pompeo, alors directeur de la Centrale de Langley avant de prendre les rênes de la diplomatie américaine.

Depuis le début de cette année, l’US Africom a indiqué avoir effectué cinq frappes ciblées contre des responsables jihadistes installés en Libye. La dernière a été réalisée le 28 août, contre un chef de la branche libyenne de l’EI, à Bani Walid.

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