L’administration américaine autorise la vente de 34 F-35A à la Belgique pour 6,53 milliards de dollars

Pour remplacer ses 54 avions de combat F-16, la Belgique a lancé un appel d’offres auquel participent l’américain Lockheed-Martin (F-35A) et le consortium européen Eurofighter, qui réunit Airbus, BAE Systems et Leonardo. La France a fait le choix de court-circuiter cette procédure en proposant, dans le cadre d’un acccord intergouvernemental, le Rafale de Dassault Aviation.

Pour le moment, la Belgique n’a pas pris de décision dans ce dossier. Mais l’administration américaine a pris les devants. Alors que rien n’a été signé, la Defense Security Cooperation Agency (DSCA), chargée des exportations de matériels militaires, a publié un avis recommandant au Congrès d’approuver la vente de 34 F-35A à la Belgique.

La publication d’un tel avis, alors que le pays concerné n’a pas encore annoncé son choix, est rare. Pour autant, cela ne veut pas dire que l’affaire est pliée. Récemment, la DSCA avait recommandé d’autoriser la vente de 18 F/A-18 E/F Super Hornet au Canada… Et, à cause du différend opposant Boeing à Bombardier au sujet des avions C-Series, la transaction est tombée à l’eau.

D’ailleurs, la DSCA le souligne dans son avis : il s’agit d’une « proposition » faite dans le cadre d’un appel d’offres. « Si elle est acceptée, on s’attend à ce que des accords de compensation soient requis », a-t-elle précisé.

Quoi qu’il en soit, l’avis publié le 18 janvier évoque un contrat éventuel d’un montant de 6,53 milliards de dollars (soit 5,342 milliards d’euros). Outre les 34 F-35A, cette somme comprend, entre autres, la livraison de 38 moteurs Pratt & Whitney F-135 (dont 4 de rechange), la formation des personnels, des systèmes de guerre électronique, des équipements de communication, un simulateur et le logiciel ALIS (Autonomic Logistics Information System), qui « facilite la maintenance, la planification des missions et la logistique. »

Les montants annoncés par la DSCA sont souvent surévalués afin de donner de la marge pour les négociations avec le pays client. Mais  l’avis en question ne prend pas tout en compte. Par exemple, il n’évoque pas les casques Gen III F-35 « Helmet Mounted Display System » (HMDS), qui doivent équiper les pilotes de F-35. Reste que le coût d’acquisition de 34 avions de combat a été fixé à 3,412 milliards d’euros par le gouvernement belge, soit deux fois moins que l’offre actuelle de Lockheed Martin.

Par ailleurs, le « Total Capability Cost », c’est à dire l’ensemble des coûts, directs ou indirects, relatifs à l’exploitation de futurs avions de combat belge a été estimé à 14,97 milliards d’euros sur 40 ans (soit 374 millions par an en moyenne, avec une marge de 10% devant prendre en compte l’inflation et les éventuelles variations de cours entre l’euro et le dollars). Reste à voir si le coût du maintien en condition opérationnelle (MCO) du F-35A entre aussi dans cette enveloppe.

Cela étant, Lockheed-Martin va conclure prochainement des accords avec des entreprises belges afin de « répondre aux préoccupations du gouvernement d’obtenir un retour économique en cas d’achat » de son F-35A.

Ainsi, l’industriel américain va signer, le 25 janvier, un « memorandum d’entente » (MoU) avec ASCO Industries, ce qui permettrait à cette entreprise de « stimuler sa croissance et renforcer son expertise en tant que fournisseur de pièces usinées de pointe. »

Un second MoU sera signé quatre jours plus tard Belgian Engine Center (BEC) et le motoriste Pratt & Whitney. Cet accord facilitera « de BEC à de nouveaux marchés et aux technologies futures », a souligné Lockheed-Martin.

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