Les Pays-Bas pourraient ne pas avoir les moyens de payer leurs trois derniers avions de combat F-35A
Initialement, la force aérienne néerlandaise (Koninklijke Luchtmacht – KLu) espérait acquérir 85 nouveaux avions de combat afin de remplacer ses F-16. Puis, ayant choisi le F-35A de Lockheed-Martin, elle dut revoir ses ambitions à la baisse, avec une commande de 52 à 68 appareils.
Mais les déboires rencontrés lors du développement du F-35 ayant fait grimper son coût unitaire, la KLu fut une nouvelle contrainte de réviser ses plans. Et, finalement, en septembre 2013, le gouvernement néerlandais annonça son intention de ne commander que 37 exemplaires de l’appareil américain, pour un montant de 4,5 milliards d’euros.
Seulement, c’était sans compter sur le fait que le contrat allait être libellé en dollars et non en euros… Et si le billet vert s’apprécie face à la devise européenne, le prix d’un F-35 augmente mécaniquement… Telle est la raison donnée par le ministère néerlandais de la Défense pour expliquer le fait qu’il n’a pas assez de fonds pour payer les trois derniers avions de ce type sur lesquels compte la KLu.
Cette information a été communiquée à la Chambre des députés [Tweede Kamer der Staten-Generaal, ndlr] par Barbara Visser, secrétaire d’État à la Défense, au début de ce mois.
Les fonds manquent « de justesse » pour acquérir ces trois F-35A, a-t-elle écrit dans une lettre adressée à la Chambre basse du Parlement. « La décision relative à commande de ces trois derniers appareils sera à l’ordre du jour en 2019 », a-t-elle ajouté. « J’informerai la seconde chambre d’ici là », a-t-elle assuré.
Le scénario d’une évolution négative du taux de change entre le dollar et l’euro susceptible de faire augmenter le prix du F-35 avait été souligné par la Cour des comptes néerlandaise, dans un rapport publié l’an passé.
Cela étant, selon le quotidien Leeuwarder Courant, le ministère néerlandais de la Défense pourrait bénéficier d’une rallonge budgétaire dans le courant de l’année prochaine pour financer ces trois derniers F-35A. La confirmation de la commande dépendrait alors du niveau que le taux de change dollar/euro atteindra en mars prochain.
Quoi qu’il en soit, selon Mme Bisser, il n’est pas question d’aller en-deçà de 37 F-35A pour la KLu. C’est « la limite inférieure absolue », a-t-elle dit. L’appareil de Lockheed-Martin n’ayant pas le don de l’ubiquité, certains doutent que l’aviation néerlandaise soit en mesure d’assurer l’ensemble de ses missions à l’avenir. D’où, d’ailleurs, le rapprochement avec la Belgique, pour la police du ciel du Benelux.
Ce problème de taux de change, qui est cependant cyclique, pourrait se poser avec encore plus d’acuité aux forces britanniques, la livre sterling ayant perdu du terrain face aux autres devises au cours de ces derniers mois. Pour rappel, Londres envisage d’acquérir, au total, 138 F-35B, qui est la version la plus coûteuse de l’appareil de Lockheed-Martin.
