Des renseignements donnés aux service russes par la CIA ont permis de déjouer un attentat à Saint-Petersbourg

Les relations entre les États-Unis et la Russie sont peut-être compliquées mais, visiblement, cela n’empêche pas quelques « coups de pouce » en matière de contre-terrorisme.

Ainsi, le 15 décembre, le Service fédéral de sécurité (FSB), héritier d’une direction générale de l’ex-KGB, a indiqué avoir interpellé 7 individus d’une cellule terroriste prête à passer à l’action contre des sites religieux de Saint-Petersbourg, dont la cathédrale Notre-Dame-de-Kazan. Des composants d’engins explosifs artisanaux et des armes automatiques ont été saisis à cette occasion.

« Après un travail d’enquête, le Service fédéral de sécurité a mis un terme à l’activité illicite d’une cellule secrète d’adeptes de l’organisation terroriste internationale Daesh. Cette cellule était dirigée par des chefs de l’organisation terroriste depuis l’étranger par le biais de la messagerie Telegram », a ensuite expliqué le FSB.

Les individus arrêtés sont tous des citoyens russes, à l’exception de l’un d’entre eux, décrit comme étant orignaire du Tadjikistan.

Comment le FSB a-t-il pu retrouver leur trace? Eh bien, selon le Kremlin, grâce à des informations communiquées par la CIA, l’agence de renseignement américaine.

« Les informations reçues de la CIA étaient suffisantes pour rechercher et détenir des criminels », a en effet expliqué le Kremlin, via un communiqué. Au cours d’un entretien téléphonique, le président russe, Vladimir Poutine, « a demandé à son homologue américain de transmettre ses remerciements au directeur de la CIA et aux officiers de renseignement américains qui ont reçu cette information », ajoute le texte.

Ce 18 décembre, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, est revenu sur cette affaire. Les informations données par la CIA « ont aidé à sauver beaucoup de vies et cela ne peut que susciter de la satisfaction et de la reconnaissance », a-t-il dit à la presse, avant d’évoquer un « cas exemplaire de la coopération bilatérale dans le domaine de la lutte contre le terrorisme. »

« C’est aussi un exemple très révélateur prouvant qu’une lutte efficace contre le terrorisme n’est possible qu’en cas de coopération entre différents pays, et en premier lieu, entre la Russie et les Etats-Unis », a aussi fait valoir M. Peskov.

De son côté, la Maison Blanche a confirmé le rôle joué par la CIA ainsi que le teneur de l’entretien téléphonique entre MM. Trump et Poutine. « Sur la base d’informations fournies par les États-Unis, les autorités russes ont pu capturer des terroristes juste avant une attaque qui aurait pu tuer un grand nombre de personnes », a indiqué la présidence américaine, via un communiqué.

« Le président Trump a apprécié l’appel [du président Poutine] et lui a dit que « toute la communauté américaine du renseignement était heureuse d’avoir aidé à sauver tant de vies », lit-on dans ce texte.

« Le président Trump a souligné l’importance de la coopération en matière de renseignement pour vaincre les terroristes, où qu’ils soient » et les « deux dirigeants ont convenu que cela est un exemple de choses positives qui peuvent se produire lorsque [les États-Unis et la Russie] travaillent ensemble », a raconté la Maison Blanche.

L’information livrée au FSB par la CIA est, en quelque sorte, un retour d’ascenseur. En mars 2011, les services russes avaient en effet prévenu leurs homologues américains de la radicalisation islamiste de Tamerlan Tsarnaïev, l’un des deux auteurs de l’attentat commis lors du marathon de Boston, le 15 avril 2013. Mais, à l’époque, n’ayant trouvé aucun élément pour pousser les investigations plus loin, le FBI avait classé le dossier.

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