Finalement, BAE Systems va supprimer près de 2.000 emplois, essentiellement liés à l’Eurofighter Typhoon

La chaîne de télévision SkyNews aura été finalement loin du compte quand elle a affirmé, le 9 octobre, que le groupe de défense britannique BAE Systems envisageait de réduire ses effectifs d’environ 1.000 salariés, notamment à cause d’incertitudes au sujet du programme d’avion de combat Eurofighter Typhoon.

En effet, ce 10 octobre, BAE Systems a annoncé la suppression de près de 2.000 postes. Ce qui ne concernera pas sa seule branche aéronautique.

« Des mesures sont prises pour réduire la cadence de production des Typhoon et des avions d’entraînement Hawk », a expliqué le groupe, en soulignant la nécessité de « garantir une production à des coûts compétitifs à moyen terme, en tenant compte des commandes reçues et attendues. »

Si des discussion « avec des utilisateurs actuels ou possibles du Typhoon laissent espérer de futurs contrats », il n’y « aucune certitude quant au calendrier de commandes supplémentaires », a justifié BAE Systems. Pour rappel, le Qatar a signé une déclaration d’intention portant sur la commande de 24 appareils. Commande qui reste donc encore à confirmer.

Dans le détails, 1.400 emplois seront supprimés dans le secteur de l’aéronautique au cours des trois prochaines années. Les principaux sites concernés sont ceux de Warton et de Samlesbury. Cela s’explique par le fait que, en 2018, seulement 11 Eurofighter Typhoon sortiront des lignes d’assemblage de ces usines (contre 20 cette année).

L’activité navale de BAE Systems est également concernée, avec 375 suppressions de postes, de même que celle de la cybersécurité, qui perdra 150 emplois. Il s’agit, pour l’industriel, d’être « plus compétitif ».

Ces annonces ont suscité, comme on peut l’imaginer, de vives protestations du côté des syndicats. Ainsi, Steve Tuner, secrétaire général adjoint d’Unite, a fustigé une politique qui « portera atteinte à la capacité de défense souveraine de la Grande-Bretagne, dévastera des communautés entières qui reposent sur des emplois qualifiés et enlèvera l’espoir d’un avenir décent pour les générations futures. »

Le syndicat GMB a appelé le gouvernement à « cesser de tergiverser » afin d’élaborer un « pour protéger les emplois hautement qualifiés » dans le secteur de la défense. « Le Premier ministre doit prendre les devants, forger des accords commerciaux avec des pays partenaires et s’engager à développer des avions de chasse de nouvelle génération », a plaidé Ross Murdoch, l’un de ses responsables.

Cependant, alors que l’opposition travailliste a dit craindre des « pertes de compétences irreversibles », le ministère britannique de la Défense (MoD) a relativisé la portée de l’annonce de BAE Systems, estimant qu’il ne s’agit que d’une « restructuration interne » qui n’aura aucun « impact’ sur les moyens militaires.

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