Le président Trump veut créer des « zones de sécurité » en Syrie

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Quand il était à la Maison Blanche, Barack Obama avait repoussé l’idée d’instaurer des « zones de sécurité » en Syrie, afin d’aider les civils à échapper aux combats qui ravagent le pays depuis bientôt six ans. Mais son successeur, Donald Trump, comme il avait d’ailleurs répété lors de la période de transition, y est favorable.

Ainsi, ce 25 janvier, le nouveau président américain a affirmé, à nouveau, qu’il ferait « sans nul doute des zones de sécurité en Syrie pour les gens », estimant que les Européens avaient commis un erreur en accueillant des réfugiés en provenance du Moyen-Orient. « Je ne veux pas que cela arrive ici », a-t-il dit.

Seulement, M. Trump n’a pas précisé comment il entendait instaurer ces zones de sécurité. Or, c’est justement à cause de la difficulté de mettre en oeuvre d’une telle mesure que son prédécesseur l’avait refusée.

« La question autour d’une zone de sécurité en territoire syrien n’est pas une question d’objection idéologique de ma part », avait dit M. Obama, en avril 2016. « Il s’agit d’une question très pratique sur la façon dont nous pourrions le faire », avait-il ajouté, en citant notamment la nécessité d’envoyer des « troupes au sol » en Syrie. En outre, cela supposerait également d’instaurer une zone d’exclusion aérienne afin de préserver ces dernières ainsi que les réfugiés d’éventuels bombardements. Une perspective susceptible de déplaire non seulement à Damas mais aussi à son allié russe.

Quoi qu’il en soit, un projet de décret présidentiel visant à créer ces zones de sécurité dans le nord de la Syrie pourrait bien être prochainement sur le bureau de M. Trump.

Selon l’agence Reuters, ce document indique que « le secrétaire d’Etat, en liaison avec le secrétaire à la Défense, a ordre de soumettre dans les 90 jours suivant la signature de ce décret un plan visant à créer des zones de sécurité en Syrie et dans la région où les déplacés syriens pourront attendre une affectation définitive, comme un rapatriement ou une relocalisation dans un pays tiers. »

La création de ces zones de sécurité est réclamée depuis longtemps par la Turquie, qui s’est par ailleurs réconciliée avec la Russie, au point de parrainer la conférence d’Astana entre le régime syrien et les certains groupes rebelles et de mener conjointement des frappes aériennes contre l’État islamique (EI ou Daesh) à Al-Bab [nord de la Syrie, ndlr].

Aussi, Ankara a dit attendre les détails des intentions de Washington. « Nous avons vu la requête du président américain en faveur d’une étude. Ce qui importe, ce sont les résultats de cette étude et le type de recommandation qui en sortir », a réagi Huseyin Muftuoglu, le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères. « La mise en oeuvre de zones de sécurité est une chose que la Turquie défend depuis le début », a-t-il rappelé.

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