Pyongyang a simulé l’attaque du bureau présidentiel sud-coréen

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Les tensions sont toujours vives dans la péninsule coréenne et la dernière provocation de Pyongyang de contribuera évidemment pas à détendre l’atmosphère avec Séoul, qui, par ailleurs, traverse une gave crise politique, la présidente Park Geun-hye ayant été suspendue de ses fonctions suite à l’adoption d’une motion de destitution votée par le Parlement sud-coréen.

Le 11 décembre, des médias officiels, dont l’agence KCNA et le quotidien Rodong Sinmun, organe du Parti des travailleurs au pouvoir à Pyongyang, ont publié des images montrant des militaires, présentés comme appartenant bataillon d’opération spéciale de l’unité nord-coréenne KPA 525, en train de prendre d’assaut un bâtiment dont la ressemblance avec la « Maison Bleue », c’est à dire du bureau de la présidence sud-coréenne, n’était pas fortuite.

« À travers l’exercice militaire, nos forces ont propagé un déluge de feu de l’île de Yeonpyeong à Cheong Wa Dae [nom coréen de la ‘Maison Bleue’, ndlr] », a fait valoir KCNA, en faisant une référence à l’île sud-coréenne bombardée par l’artillerie nord-coréenne en novembre 2010. Cela étant, la date à laquelle ces manoeuvres ont été effectuées n’a pas été précisée.

L’état-major sud-coréen a vivement réagi à ces exercices militaires nord-coréens. « Si l’ennemi se livre à une provocation fondée sur un jugement imprudent, nous riposterons fortement et fermement par un coup fatal à la direction nord-coréenne », a-t-il en effet indiqué.

Avec la situation politique compliquée à Séoul, le Comité sud-coréen des chefs d’état-major interarmées (JCS) avait dit retouter, la semaine passée, de nouvelles provocations de la part de Pyongyang.

« Nous sommes en train de surveiller étroitement les mouvements militaires du Nord comme celui-ci pourrait mal interpréter la situation politique difficile au Sud et la période de transition du pouvoir jusqu’à l’investiture de Donald Trump en janvier prochain aux Etats-Unis en pensant que c’est une bonne occasion pour provoquer », avait en effet expliqué un porte-parole.

Peu après le vote de la motion de destitution votée par le Parlement sud-coréen, le Premier ministre Hwang Kyo-Ahn, qui assure l’interim à la tête de l’État, avait dit s’attendre « des provocations nord-coréennes pour semer le chaos au Sud dans ces moments graves. »

Par ailleurs, le plus inquiétant reste le programme nucléaire nord-coréen, associé au développement de missiles balistiques. En la matière, la Corée du Nord ne cesse de faire des progrès. Ainsi, le 8 décembre, un responsable du Pentagone a indiqué que les Nord-Coréens ont désormais « la capacité d’envoyer un missile nucléaire » mais ils « pas sûrs de l’entrée » dans l’atmosphère et de l’arrivée jusqu’à la cible. Et d’ajouter : « Ils ont entrepris d’essayer de résoudre » ce problème. »

« Nous sommes désormais dans une situation très tendue, sur laquelle nous n’avons pas beaucoup de moyens d’agir, pas beaucoup de marge de manoeuvre en terme de négociation », a estimé ce responsable américain. « Nous nous préparons à tout ce qui peut sortir de ce comportement très, très provocant », a-t-il continué.

Cette tension dans la péninsule justifie la hausse de 4% des dépenses militaires sud-coréennes. Ces dernières devraient atteindre, en 2017, environ 32,5 milliards d’euros, afin de pouvoir financer plusieurs programmes défensifs.

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