Interception « dangereuse » d’un avion de patrouille maritime américain au-dessus la mer Noire

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Ce type d’incident n’est pas le premier et ce ne sera certainement pas le dernier. Et, comme à chaque fois qu’il y en un qui s’est produit, les versions données par les acteurs qui y sont impliqués ne concordent pas.

Ainsi, le 7 septembre, le Pentagone a encore dénoncé une interception « dangereuse » d’un avion de patrouille maritime P8 Poseidon de l’US Navy par un Su-27 Flanker russe au-dessus de la mer Noire, dans l’espace aérien international.

La séquence a duré près de 20 minutes. Le Su-27 aurait d’abord suivi le P-8 Poseidon à une distance d’un dizaine de mètres avant de s’en rapprocher à seulement 3 mètres. « Cela est considéré comme dangereux et non professionnel », a commenté le capitaine de vaisseau Jeff Davis, un porte-parole du Pentagone.

À Moscou, la version de l’incident est différente. En effet, le ministère de la Défense a parlé de l’interception, selon les règles, non pas d’un mais de « plusieurs » avions américains qui ont « à deux reprises essayé de s’approcher de la frontière russe au-dessus de la Mer Noire sans que leurs transpondeurs soient branchés ».

À noter que les bombardiers stratégiques russes envoyés régulièrement patrouiller à proximité immédiate de l’espace aérien de l’Otan coupent aussi leur transpondeur, ce qui a d’ailleurs causés des incidents avec des vols commerciaux.

« Après que les avions de combat russes sont arrivés à proximité des avions espions pour une confirmation visuelle et pour déterminer les numéros figurant sur leurs ailes, les appareils américains ont brusquement changé de cap et sont partis », a ajouté le ministère russe de la Défense.

Cela étant, il est difficile de confirmer ou d’infirmer si le P-8 en question, appartenant sans doute à la Task Force 67 de la 6e Flotte de l’US Navy, basée à Sigonella (Sicile), a volé avec son transpondeur coupé. En revanche, l’affirmation russe selon laquelle plusieurs appareils de ce type auraient été interceptés est à prendre avec précaution, dans la mesure où il est rare, (pour ne pas dire incongru) de voir une patrouille maritime menée par plusieurs avions au même endroit.

Pour rappel, la mission du P-8 Poseidon est la lutte anti-sous-marine, la collecte de renseignements électromagnétiques revenant à d’autres appareils spécialisés, comme ceux de la série RC-135. D’ailleurs, la présence de cet avion en mer Noire s’explique par le renforcement des capacités militaires russes en Crimée, avec l’arrivée de 4 nouveaux sous-marins de classe Kilo) et le déploiement du système de défense aérienne S-400.

Quoi qu’il en soit, pour le capitaine de vaisseau Davis, cette interception d’un P8 Poseidon par un chasseur russe est le type même d’action qui a « le potentiel de faire monter inutilement la tension et aboutir à une erreur de calcul ou à un accident. »

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