Garde nationale : Vers une usine à gaz?

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La semaine passée, le président Hollande fit savoir que la future Garde nationale qu’il entend mettre en place serait « bâtie à partir des réserves opérationnelles existantes ». Et cela, après en avoir discuté avec quatre parlementaires ayant récemment rendu des rapports sur ce sujet.

Si les modalités de cette future Garde nationale restent encore à être définies, les propos du chef de l’État ne dissipèrent pas le flou sur ce qu’elle devrait être. Si, en effet, il est fait appel à des réservistes de la police, elle ne pourrait pas avoir un statut militaire.

Or, les parlementaires sollicités par l’Élysée (les sénateurs Gisèle Jourda et Jean-Marie Bockel et les députés Marianne Dubois et Joaquim Pueyo), sont d’accord pour affirmer que cette Garde nationale doit être fondée sur la réserve militaire rénovée…

Ce 3 août, à l’issue d’un énième Conseil de défense depuis l’attentat de Nice, le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a indiqué que les effectifs de cette Garde nationale compteraient 84.000 volontaires, dont 40.000 iront à la Défense (comme indiqué dans la Loi de programmation militaire actualisée) et 44.000 au ministère de l’Intérieur.

La mise en place « graduée » du dispositif « permettra à la garde nationale de prendre le relai des militaires de Sentinelle qui ne peuvent pas être mobilisés en permanence », a expliqué M. Cazeneuve.

Très en pointe sur ce sujet, M. Bockel n’a pas tardé à réagir. Si le sénateur du Haut-Rhin salue « la volonté affichée de faire monter en puissance les effectifs de la réserve opérationnelle face aux nouvelles menaces », il dit néanmoins attendre toujours que « le dispositif soit clairement précisé sur le plan opérationnel, notamment sur la question de la territorialisation », qui est l’axe principal du rapport « Garde nationale : une réserve militaire forte et territorialisée pour faire face aux crises », adopté par le Sénat en juillet et dont il est le co-auteur avec Mme Jourda.

En outre, constatant que cette « future Garde nationale comprendra en tout état de cause un périmètre relevant de deux ministères distincts et pouvant, le cas échéant, comprendre des non militaires », M. Bockel estime que cette « dualité dans la chaine de commandement constitue un élément de complexité et de difficulté de mise en œuvre qui aurait pu être évité en restant dans un cadre exclusivement militaire. »

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