Au Yémen, le char Leclerc a fait forte impression

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En janvier, une rumeur évoquait le possible achat, par l’Arabie Saoudite, d’une « quantité astronomique » de chars Leclerc, dont la production, assurée par Nexter, est désormais arrêtée. Info ou intox?

En tout cas, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, Stéphane Mayer, le Pdg du groupe français spécaliste de l’armement terrestre, n’a pas démenti l’intérêt que suscite le char Leclerc auprès des responsables militaires moyen-orientaux, surtout après son engagement au Yémen par les forces des Émirats arabes unis.

« Pour ce qui est des chars Leclerc, je vous confirme que leur implication au Yémen a fortement impressionné les militaires de la région », a en effet affirmé M. Mayer. « L’éventualité de s’équiper en véhicules de fabrication française nécessiterait en effet la remise en route d’une chaîne de production, qui est possible, dans un schéma industriel toutefois différent de ce qu’il était », a-t-il précisé dans la foulée.

Par ailleurs, dans le cadre de l’alliance formée entre Nexter et Krauss-Maffei Wegmann, connue sous le nom (provisoire) d’Honosthor, M. Mayer a confirmé des travaux à venir concernant le « véhicule qui viendra après le char Leclerc rénové et le Leopard 2 actuellement en service. » Et d’ajouter : « Pour définir les besoins du futur, nous créerons des groupes de travail, de consultation et d’échanges avec les deux ministères de la Défense » [allemand et français, ndlr].

« Nous orienterons-nous vers un char de combat totalement nouveau, un véhicule reprenant des caractéristiques du char français et du char allemand ou bien encore vers un concept novateur reposant sur des escadrilles associant chars et drones terrestres? Je ne le sais pas encore. Une chose est sûre, nous serons à l’écoute des besoins des utilisateurs tout en étant force de propositions », a expliqué le patron de Nexter.

Par ailleurs, et à l’occasion de cette audition, M. Mayer a dressé le bilan de l’année passée et évoqué quelques pistes pour les exportations du groupe qu’il préside.

Ainsi, en 2015, Nexter a réalisé 1,07 milliard d’euros de chiffre d’affaires (contre 1,04 milliard en 2014) et enregistré pour un milliard d’euros de prises de commandes. « La rentabilité et la structure financière sont satisfaisantes après que d’importantes sommes ont été consacrées à la recherche et développement et aux investissements commerciaux », a fait valoir M. Mayer.

S’agissant des exportations, Nexter mise sur l’Inde, qui a de gros besoins en matière d’artillerie. Un premier contrat visé porte sur une commande éventuelle, pour un milliard d’euros, de 1.400 canons de 155 mm tractés, pour lequel le groupe français a proposé le Trajan. Le second concerne l’achat possible de 800 canons montés sur camion : là, le CAESAR semblerait bien placé.

« Pour celui qui porte sur 1 400 canons de 155 millimètres tractés, nous venons de remettre notre dernière offre le 15 février. Nos interlocuteurs indiens nous disent que la sélection entre les deux candidats en lice devrait avoir lieu à la fin de l’année pour entrer dans la phase de négociation exclusive d’un contrat. Le contrat relatif aux CAESAR implique, lui, une remise d’offre à l’horizon 2018. L’expérience montre qu’en Inde, il faut être très patient en règle générale, dans le domaine de la défense plus particulièrement, et que les reports ne sont pas rares », a toutefois tempéré M. Mayer.

Parmi les autres marchés que Nexter espère obtenir, M. Mayer a évoqué le Royaume-Uni, susceptible de commander entre 300 et 400 Véhicules blindés de combat d’infanterie (VBCI) à l’horizon 2018. Mais pour cela, il faudra remporter l’appel d’offres que lancera Londres… Enfin, le CAESAR pourrait trouver preneur en Norvège et en Finlande.

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