Encore un incident entre des F-16 turcs et un MiG-29 non identifié

mig29-20151006

Si le ministère russe de la Défense a admis, le 5 octobre, que l’un de ses avions Su-30 SM engagés dans les opérations aériennes en Syrie avait bel et bien brièvement violé l’espace aérien de la Turquie (en raison de « mauvaises conditions météorologiques », a-t-il expliqué), il a décliné toute responsabilité dans l’incident ayant impliqué un MiG-29 « non identifié » et deux F-16 turcs.

« Il n’y a pas d’avions de ce type sur la base aérienne, utilisée par les forces russes pour les frappes aériennes en Syrie », a fait valoir le général Igor Konachenkov, le porte-parole du ministère russe de la Défense.

Pour rappel, Ankara a révélé que deux de ses F-16 avaient été « harcelés », le 4 octobre, par un MiG-29 « non identifié » vers la frontière syrienne, ce dernier ayant verrouillé son radar sur les appareils turcs pendant 5 minutes et 40 secondes.

Or, un incident identique s’est à nouveau produit le lendemain. L’état-major turc a en effet indiqué 8 F-16 avaient été « verrouillés » par le radar de MiG-29, là encore non identifiés, pendant exactement 4 minutes et 30 secondes.

Si l’aviation russe n’a rien à voir dans ces incidents puisqu’elle affirme qu’elle ne dispose pas de MiG-29 dans la région, ces derniers impliquent alors les forces aériennes syriennes, lesquelles sont dotées de ce type d’appareil. Aucun autre pays de la région n’en est équipé.

En outre, l’armée turc a également fait savoir que des F-16 avaient également été « harcelés », la veille, par une batterie anti-aérienne syrienne pendant 4 minutes et 15 secondes, au cours d’un vol de patrouille à proximité de la frontière.

Ces incidents ont eu lieu alors que la Turquie plaide depuis des mois pour l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne en Syrie le long de la frontière. En déplacement à Bruxelles, le 5 octobre, le président turc, Tayyep Recip Erdogan, a une nouvelle fois mis cette idée sur le tapis afin de créer une « zone tampon » pour régler le problème des réfugiés (qui sont 1,8 million sur le sol turc).

« L’Union européenne est prête à discuter de tous les sujets avec la Turquie, donc nous avons aussi parlé d’une possible zone tampon en Syrie », a ainsi affirmé Donald Tusk, le président du Conseil européen, à l’issue d’un entretien avec M. Erdogan.

Pour la Russie, c’est un niet catégorique. « Bien sûr, nous sommes contre cela. Il faut respecter la souveraineté des pays (sic!) », a fait valoir Mikhaïl Bogdanov, le vice-ministre russe des Affaires étrangères.

Aussi, ces radars verrouillés sur des F-16 turcs sont très probablement autant de messages envoyés (par la Syrie, mais aussi sans doute par la Russie) à la Turquie, afin de lui signifier qu’une telle zone d’exclusion aérienne sera tout bonnement impossible à instaurer puisque ces appareils risqueront d’être abattus.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]