Général Palasset : « l’efficacité veut que l’on lutte partout contre le terrorisme », y compris en Libye

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Le 1er août prochain, cela fera un an que l’opération Barkhane, commandée par le général Jean-Pierre Palasset, aura été lancée pour traquer les groupes armés terroristes à l’échelle de la bande sahélo-saharienne (BSS).

En un an, la force Barkhane, qui compte à présent 3.500 militaires français, a saisi puis détruit 20 tonnes de munitions et mené 400 opérations et patrouilles sur l’ensemble de la BSS, c’est à dire principalement dans le nord du Mali et au Niger.

Au total, 125 terroristes ont été mis « hors de combat », dont plusieurs hauts responsables de groupes jihadistes, comme Abdelkrim al-Targui d’AQMI, Ibrahim Ag Inawalen d’Ansar Dine et plusieurs lieutenants de Mokhtar Belmokhtar, le chef d’al-Mourabitoune.

Comme l’a résumé le général Palasset, lors du dernier « point presse » du ministère de la Défense, l’opération Barkhane est menée selon trois axes, à savoir la neutralisation des chefs et des logisticiens des groupes jihadistes, la destruction des caches et des dépôts logistiques indispensables aux terroristes pour se déplacer dans les vastes étendues désertiques et l’interception des flux logistiques venant du sud de la Libye, notamment grâce à la base avancée de Madama, dans le nord du Niger, qui sera pleinement opérationelle à l’automne, avec l’arrivée des hélicoptères.

Cette base de Madama permet en effet d’assurer une surveillances des voies empruntées par les jihadistes et les trafiquants le long de la frontière libyenne. Elle a d’ores et déjà « instauré beaucoup d’incertitude » chez les terroristes qui « hésitent énormément à passer », a fait valoir le général Palasset. Et, a-t-il ajouté, les hélicoptères renforceront encore « l’effet de surprise » face à des groupes « très rapides ».

Cela étant, la question principale demeure la situation dans le sud de la Libye, où les groupes jihadistes se ressourcent et où « tout est à faire », selon le général Palasset. « C’est le pays incubateur du terrorisme » dans la région, a-t-il souligné.

Or, pour le chef de Barkhane, la lutte contre le terrorisme « ne doit pas se faire dans la demi-mesure », c’est à dire que « soit on va partout où le terrorisme est et partout où il se développe (…) ou « soit on n’est pas partout où il est et il survit ». Faudrait-il donc intervenir dans le sud de la Libye? « C’est une réponse très politique qui ne m’appartient pas », a répondu le général Palasset. Mais, a-t-il continué, « l’efficacité veut que l’on lutte partout contre le terrorisme ».

Pour le moment, il n’est pas question d’une intervention en Libye, où les groupes jihadistes, liés à al-Qaïda ou à l’État islamique (EI), profitent de la rivalité entre deux gouvernement rivaux, l’un, soutenu par la milice islamique Fajr Libya, étant installé à Tripoli, l’autre, reconnu par la communauté internationale, étant replié à Tobrouk.

« La France n’interviendra pas en Libye, c’est à la communauté internationale de prendre ses responsabilité et pour l’instant, elle doit faire en sorte qu’il puisse y avoir un dialogue politique, il n’est même pas installé, et deuxièmement que l’ordre puisse être rétabli », avait avancé, le président Hollande, le 5 janvier dernier, sur les ondes de France Inter.

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