Le gouvernement libyen annonce la mort du chef jihadiste Mokhtar Belmokhtar

belmokhtar-20150308Co-fondateur de l’organisation jihadiste « al-Mourabitoune » (Les Almoravides), née de la réunion du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) et son groupe, les « Signataires par le sang », responsable de la prise d’otages sur le site gazier algérien d’In Amenas en janvier 2013, contrebandier notoire, Mokhtar Belmokhtar, encore appelé « Mr Marlboro » ou « le borgne », est l’un des chefs terroristes parmi ceux qui sont actifs dans la bande sahélo-saharienne (BSS) le plus recherché par les forces françaises de l’opération Barkhane.

Au cours de ces derniers mois, plusieurs de ses lieutenants ont été neutralisés ou capturés par les militaires français lors d’opérations ponctuelles qui ont par ailleurs permis de collecter des renseignements grâce à l’exploitation de téléphones et d’ordinateurs saisis à ces occasions. Mais jusqu’à présent, ces informations n’avaient pas permis de remonter jusqu’à Belmokhtar.

Du moins jusqu’à ce week-end. Si l’on en croit en effet le gouvernement libyen reconnu par la communauté internationale, Belmokhtar, qui a fait ses premières armes en Afghanistan puis dans les maquis algérien du Groupe islamique armé (GIA) avant de rejoindre le GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le combat), devenu al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) en 2007, aurait été tué par une frappe aérienne américaine à Ajdabiya, une localité située à 160 km à l’ouest de Benghazi.

A priori, le chef jihadiste tenait une réunion avec d’autres responsables de groupes extrémistes, dont Ansar Asharia, impliqué dans l’attaque du consulat américain de Benghazi, au cours de laquelle l’ambassadeur Christopher Stevens fut tué.

Le Pentagone a confirmé qu’une frappe avait bel et bien été effectuée dans la nuit du 13 au 14 juin mais s’est montré prudent sur la mort éventuelle de chef terroriste. « Belmokhtar s’est illustré par ses liens avec le terrorisme depuis des années, l’homme a maintenu son allégeance à al-Qaïda », a commenté le colonel Steven Warren, son porte-parole.

La presse américaine rapporte, sur la foi de confidences de responsables du Pentagone, que la frappe aérienne a été réalisée par des avions F-15E Strike Eagle, dont on ignore d’où ils ont décollé. Généralement, pour ce genre de mission, des drones MQ-1 Predatoir ou MQ-9 Reaper sont utilisés.

Cependant, un groupe implanté à Ajdabiya a diffusé, via les réseaux sociaux, les noms des jihadistes tués par la frappe américaine. Celui de Belmokhtar, qui a déjà été donné pour mort à plusieurs reprises, n’y figure pas.

Cette frappe a été effectuée alors que les hostilités ont été ouvertes entre les jihadistes de l’État islamique (EI) et ceux des groupes installés dans l’est de la Libye et proches d’al-Qaïda. Des combats ont ainsi éclatés à Derna après l’assassinat d’un chef de l’organisation Majless Mujahidin Derna par une faction proche de l’EI.

En outre, le groupe al-Mourabitoune est divisé sur l’opportunité de rejoindre – ou pas – l’EI. En mai, l’un de ses « émirs », Adnane Abou Walid Al-Sahraoui, lui avait prêté allégeance alors que, dans le même temps, Belmolkhtar réaffirmait sa fidélité à l’égard d’Ayman al-Zawahiri, le successeur de Ben Laden à la tête d’al-Qaïda.

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