Le président Hollande annonce une rallonge de 3,8 milliards d’euros pour le budget de la Défense d’ici 2019 (MàJ)

Les décisions prises lors du Conseil de défense de ce 29 avril étaient attendues. En effet, le président Hollande devait rendre ses arbitrages concernant le budget de la Défense, les armées étant menacées d’une cessation de paiement d’ici l’été prochain en raison du retard dans l’encaissement de recettes exceptionnelles (REX) à hauteur de 2,2 milliards d’euros.

Ainsi, le président Hollande a affirmé que, « en 2015, les crédits du ministère de la Défense de 31,4 milliards d’euros sont sanctuarisés et ce seront des crédits budgétaires, sans aucun appel à des ressources extérieures ». En clair, les armées seront certaines de disposer des sommes qui leur avaient été promises cette année. Et, a priori, l’idée des sociétés de projet, qui devait permettre de trouver une solution aux REX manquantes en 2015, a été écartée. Du moins pour le moment.

En outre, le chef de l’État a annoncé que le budget de la Défense bénéficiera de 3,8 milliards d’euros supplémentaires au cours des 4 ans à venir, c’est à dire d’ici 2019. Pour rappel, la dernière Loi de programmation militaire (LPM), adoptée en décembre 2013, prévoyait 190 milliards d’euros pour les armées sur la période 2014-2019, dont plus de 7 milliards devant provenir de ressources exceptionnelles.

« Pour les autres années, les quatre années qui sont celles de la programmation actualisée, la loi de programmation actualisée (…) prévoira de dégager 3,8 milliards de crédits supplémentaires sur ces quatre années », a en effet déclaré le président Hollande.

Le projet d’actualisation de l’actuelle LPM sera présenté en Conseil des ministres le 20 mai prochain. L’on sait déjà qu’elle mettre l’accent sur les forces spéciales, les moyens aéromobiles, le renseignement et la cyberdéfense et qu’elle prendra en compte le maintien d’une grande partie des postes qui devaient être supprimés.

Par exemple, l’armée de Terre a besoin 11.000 militaires de plus pour porter les effectifs de sa Force opérationnelle terrestre (FOT) à 77.000 (contre 66.000 actuellement). Et cela afin de pouvoir assumer son rôle dans l’opération intérieure Sentinelle, lancée au lendemain des attentats commis en janvier à Paris tout en continuant ses opérations extérieures.

D’ailleurs, le président Hollande a aussi annoncé que l’opération Sentinelle sera « pérennisée », ce qui « conduira à mettre dans les effectifs prévus 7.000 militaires de manière durable ».

S’agissant des réactions à ces décisions, le député (UMP) Jean-François Lamour, les 3,8 milliards d’euros annoncés ne sont pas suffisants. « Il suffit de sortir sa calculette pour constater que le compte n’y est pas » car les « crédits budgétaires supplémentaires annoncés pour la Loi de programmation militaire actualisée permettent de financer soit la moindre déflation des effectifs, soit la poursuite des programme d’armement indispensables à nos armées mais certainement pas les deux, ce qui aurait nécessité environ 4 milliards d’euros de plus sur la période ».

Même sentiment pour le député (UMP) François Cornut-Gentille, fin connaisseur des arcanes du budget de la Défense. Pour lui, il s’agit d’une « sanctuarisation de papier car les dépenses ont considérablement augmenté par rapport aux prévisions à la suite des attentats de janvier » et les « armées devront se serrer la ceinture et sans doute reporter l’acquisition d’équipements militaires ». Et d’ajouter : « Au final, ce conseil de défense ne fait que confirmer  le rôle majeur des armées dans la sécurité nationale et le sentiment de flottement et de double-langage sur le plan financier. Loin de clore les débats, il ne fait que les entretenir ».

MàJ-1 : Ajout des réactions des députés François Cornut-Gentille et Jean-François Lamour

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