La FREMM Normandie et les 3 premiers Rafale seront livrés à l’Égypte d’ici juillet prochain

Ainsi, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a officialisé, le 16 février, une commande de 5,2 milliards d’euros d’équipements militaires auprès de la France. Plusieurs contrats ont ainsi été signés. Celui concernant l’achat de 24 exemplaires (16 biplaces et 8 monoplaces) de l’avion de combat Rafale – le premier à l’exportation – a fait couler beaucoup d’encre, reléguant les autres au second plan.

Or, la commande égyptienne comprend aussi des missiles (Mica, Scalp et 180 armement air-sol modulaires, ou AASM), des leurres produits par le groupe Lacroix, une frégate multimissions (FREMM) ainsi que des prestations de formation et de maintenance. Les montants de ces différents contrats n’ont pas été précisés par la Direction générale de l’armement (DGA).

Ces contrats posent un défi de taille : il faudra que les matériels livrés soient opérationnels au plus vite. Si possible avant l’inauguration, en août, des travaux d’élargissement du canal de Suez (et une autre raison a probablement trait à la situation sécuritaire de l’Égypte, prise en sandwich par l’État islamique).

Pour être dans les temps, il n’y a pas 36 solutions : il faudra prélever les équipements commandés sur les quotas des forces françaises. C’est ce qui explique le nombre de Rafale biplace commandés : ces appareils étaient censés équiper l’escadron La Fayette, des Forces aériennes stratégiques (FAS). Trois d’entre eux, selon Éric Trappier, le PDG de Dassault Aviation, seront livrés à l’Égypte avant juillet.

Quant à la frégate, la Marine nationale devra se passer de la FREMM Normandie. Son équipage a d’ailleurs quitté son bord la semaine dernière… Selon DCNS, ce bâtiment devrait être remis à la marine égyptienne en juin prochain. Et pour « ne pas obérer les capacités opérationnelles » française, le constructeur a promis d’accélérer la « la cadence de production des bâtiments suivants ».

Pour autant, cela ne règle qu’une seule partie du problème… Car livrer est une chose, s’assurer que le client pourra utiliser les matériels en question en est une autre. Selon Le Figaro, l’instruction des pilotes égyptiens serait assurée par Dassault Aviation à Istres, alors que l’on aurait pu imaginer qu’elle se fasse à Saint-Dizier, au sein de l’Escadron de Transformation 02.092 Aquitaine de l’armée de l’Air. Et il ne faut pas non plus oublier la formation des mécaniciens. Là, Aerocampus Aquitaine, en association avec l’école de Rochefort, serait sur les rangs, d’après Air&Cosmos.

S’agissant de la FREMM, et étant donné que cette dernière est technologiquement très avancée, la formation de l’équipage égyptien dans un délai aussi court sera aussi un défi. D’après Libération, il sera relevé par Défense Conseil International (DCI), dont l’actionnaire principal est l’État. Cette entreprise a récemment embauché, en qualité de chef de projet « Frégates », le capitaine de vaisseau Charles-Henri Ferragu, qui connaît bien la frégate Normandie pour en avoir été le pacha lors de ses essais en mer.

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