Attaque de Nampala au Mali : la piste jihadiste se confirme

nampalaQui a attaqué le camp des forces armées maliennes (FAMa), le matin du 5 janvier, à Nampala, au Mali, près de la frontière avec la Mauritanie? L’assaut a commencé à 6H15 et s’est terminé aux environs de 11 heures. Un premier bilan avait fait état de 5 tués : il a depuis été revu à la hausse et il est désormais question d’au moins 8 morts habillés en « treillis » et de plusieurs blessés.

Il est encore difficile de savoir ce qu’il s’est passé avec exactitude. A priori, les assaillants, bénéficiant de l’effet de surprise, ont contraint les soldats maliens à battre en retraite. Ces derniers ont pu reprendre l’ascendant avec l’arrivée de renforts et, surtout, de l’envoi d’avions de combat français (opération Barkhane), lesquels ont survolé Nampala dans l’après-midi.

Quoi qu’il en soit, l’armée malienne a assuré avoir repris le contrôle de cette localité, située près de Diabali, au sud de Tombouctou. Mais, visiblement, il n’était pas dans les plans du groupe armé à l’origine de cette attaque de s’y installer.

Selon les témoignages rapportés par plusieurs sources, les assaillants ont crié « Allah akbar » lors des combats. Et des drapeaux noirs (emblême de la mouvance jihadiste) auraient été hissés sur quelques bâtiments officiels de Nampala. D’après la presse malienne, les différents mouvements indépendantistes actifs dans le nord du Mali (MNLA, MAA, HCUA) ont condamné cette attaque.

« La coordination des Mouvements de l’Azawad condamne avec la plus grande rigueur cette attaque terroriste qui compromet le processus de paix actuel difficilement conçu pour une sortie de crise honorable. La coordination des Mouvements de l’Azawad rappelle enfin que ces attaques démontrent toute l’urgence à trouver une solution rapide et durable au conflit actuel opposant l’Azawad au Mali pour le retour d’une stabilité pour tous », a déclaré Moussa Ag Acharatouman, le porte-parile du MNLA.

En outre, d’après l’agence mauritanienne Al-Akhbar, qui diffuse régulièrement des communiqués de la mouvance jihadiste, l’attaque contre Nampala a été revendiquée par al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).

« Nous avons occupé Nampala sans grand combat. Nous avons tué des soldats maliens et nous détenons d’autres », ont indiqué des sources appartenant à AQMI, citées par Al-Akhbar. « Nous avons choisi Nampala pour sa proximité avec la ville de Diabali qui a constitué le point de départ de l’attaque des forces étrangères contre nous », ont-elles ajouté, précisant qu’il s’agissait aussi d' »adresser un message aux forces internationales basées dans la région ».

Jusqu’à présent, les incidents liés aux différents groupes jihadistes se limitaient à Gao, Tessalit, Kidal, voire, dans une moindre mesure, Tombouctou. Là, il s’agit de la première attaque dans un secteur que l’on estimait sûr depuis qu’AQMI, Ansar Dine et le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’ouest (Mujao), qui occupaient le nord du Mali en ont été chassés par l’opération française Serval.

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