Une base avancée française sera bientôt opérationnelle à Madama, dans le nord du Niger

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Le 10 octobre dernier, les forces françaises engagées dans l’opération Barkhane, qui couvre la bande sahélo-saharienne (BSS) ont détruit un important convoi jihadiste parti du sud de la Libye pour rejoindre le nord du Mali. Au cours de cette mission, 13 terroristes ont été « neutralisés » (comprendre « tués »), 2 autres faits prisonniers et 1 dernier aurait réussi à prendre la fuite.

Ce convoi de 6 véhicules, était surveillé par un drone Reaper de l’armée de l’Air. Au moment jugé opportun, l’aviation française, basée à N’Djamena, a  largué deux bombes GBU-12 pour stopper la colonne jihadiste. Les forces spéciales, héliportées, ont ensuite pris le relai. Au total, 3 tonnes d’armes et de munitions ont été récupérées, dont des canons de 23 mm, des roquettes antichar ainsi que des systèmes anti-aériens SA-7 (MANPADS).

Cette opération illustre, s’il en était besoin, la nécessité de surveiller étroitement le nord du Niger, voie de passage quasi-obligée des jihadistes pour relier le sud de la Libye – devenu un « hub » terroriste – et le nord du Mali, où ils tentent de se réimplanter progressivement tout en s’en prenant aux casques bleus de la MINUSMA.

D’où l’idée d’y implanter une base avancée temporaire. Depuis quelques semaines, l’on sait que le choix de l’état-major français s’est porté sur Madama, localité à 130 km de Dirkou, où est installée la dernière implantation militaire nigérienne. Restait à obtenir l’autorisation de Niamey. Laquelle a apparemment été donnée, selon les confidences faites à l’AFP par une source du ministère de la Défense.

« Le gouvernement nigérien a donné son accord pour l’installation d’une base temporaire avancée à Madama, qui va se concentrer sur les autoroutes d’armements qui descendent du sud de la Libye vers le Nord Mali via le Niger », a affirmé cette source. « Elle doit être opérationnelle dans les prochaines semaines », a-t-elle ajouté.

Selon l’agence de presse, un convoi logistique était en route vers Madama. Ce 23 octobre, il se trouvait à Agadez. Lors de son audition devant les députés de la commission de la Défense, le général Denis Mercier, le chef d’état-major de l’armée de l’Air (CEMAA) avait indiqué que le 25e Régiment du génie de l’Air (RGA) allait être sollicité pour y mener un chantier visant à permettre aux avions de transport tactique (C-130 Hercules et Transall C-160) de s’y poser. Il est question d’aménager une piste de 1.800 mètres de long. C’est un préalable indispensable pour pouvoir ravitailler les militaires français qui y seront affectés quand l’on sait, par exemple, que la base ne dispose pas d’eau potable.

Cette base avancée comptera une cinquantaine de personnels et aura la capacité d’accueillir des hélicoptères et des renforts ponctuels. « L’idée est de rayonner dans la zone avec des unités de l’armée nigérienne et de perturber le plus possible ces autoroutes du trafic qui longent la frontière libyenne », a expliqué la source du ministère de la Défense.

Dans le même temps, et après les multiples attaques subies par la MINUSMA, la force Barkhane va accentuer ses actions dans le nord du Mali, notamment en aidant le contingent tchadien à renforcer ses positions à Tessalit et à Aguelhoc.

« Barkhane continuera de mener des actions coups de poing dans la bande sahélienne contre les groupes terroristes. Et elle sera active, après les pertes subies par la Minusma, pour rassurer cette force », a récemment expliqué, au quotidien Le Monde, le général Palasset, le chef de cette opération lancée le 1er août à la suite de Serval et d’Épervier.

Signe de cette détermination : l’État-major des armées (EMA) a indiqué, ce 23 octobre, dans son dernier compte-rendu, qu’une opération menée par les militaires français la semaine dernière à Kidal a permis d’arrêter 3 terroristes présumés impliqués dans l’attaque au mortier du camp de la MINUSMA qui avait tué un casque bleu sénégalais 10 jours plus tôt.

« Un stock important d’armements et de munitions a été retrouvé au domicile d’un individu impliqué directement dans cette attaque », a encore précisé l’EMA.

Photo : Les restes du convoi détruit par la force Barkhane dans le nord du Niger

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