Plusieurs avions militaires russes ont été interceptés aux abords de l’Alaska et du Canada

f22-20140920

Que des bombardiers russes, escortés par des avions de chasse, aillent faire un tour près de l’Alaska et du Canada n’est pas une nouveauté. En revanche, la fréquence de ses vols, depuis quelques mois, est devenue inhabituelle.

Ainsi, cette semaine, et alors que le président Ukrainien, Petro Porochenko, était en visite officielle à Washington, le NORAD, le Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord, commun aux États-Unis et au Canada, n’a pas chômé.

Selon le lieutenant-colonel Michael Jazdyk, un porte-parole du NORAD, « deux avions de chasse russes MiG-31, accompagnés par deux avions ravitailleurs (IL-78) et deux bombardiers de longue portée, sont entrés dans une zone de restriction américaine », près de l’Alaska, le 17 septembre. Ils ont été interceptés par des F-22 de l’US Air Force.

« Les appareils russes ont quitté ensuite la zone sans incident », a indiqué, à l’AFP, un responsable  américain, sous le couvert de l’anonymat. « C’est la première fois depuis longtemps que des avions de chasse pénètrent dans cette zone », a-t-il ajouté.

Les zones d’identification de défense aérienne (Air defense identification zone, ADIZ) vont au-delà de l’espace aérien d’un pays afin de permettre de localiser et de contrôler les mouvements aériens et de déterminer si un avion est potentiellement hostile. Ces zones ne sont pas réglementées par le droit international, même si ce dernier ne les interdit pas.

Le lendemain de cette incursion, une nouvelle formation russe, composée de deux bombardier TU-95, deux MiG-31 et de deux avions ravitailleurs, a été interceptée par deux appareils CF-18 canadiens alors qu’elle évoluait en direction ouest vers les limites de l’ADIZ établie par le Canada. Cette dernière s’étant sur 320 km à partir du littoral canadien, c’est à dire bien au-delà des 22 kilomètres qui définissent l’espace aérien d’un pays.

« La Russie fait preuve d’agressivité »envers tous les États avec lesquels ils partagent, des frontières » a réagi James Bezan, le secrétaire parlementaire du ministre canadien de la Défense, lors d’une émission télévisée.

Pour autant, le porte-parole du Pentagone, le contre-amiral John Kirby, n’a pas voulu établir de lien avec ces deux incidents et la visite du président Ukrainien en Amérique du Nord.

« Nous avons déjà été confrontés à ce genre d’incident. Nous les prenons très au sérieux. Et nous procédons à des interceptions régulièrement », a expliqué l’officier à CNN. « Comme d’habitude, nous allons informer la Russie de nos intentions et nous évoquerons sûrement nos inquiétudes avec elle le moment venu », a-t-il ajouté.

Cela étant, le NORAD va être sur les dents dans les jours qui viennent : les forces armées russes ont en effet lancé, le 19 septembre, l’exercice Vostok 2014, avec 100.000 hommes et 120 avions. Ces manoeuvres sont organisées dans l’extrême-orient russe et doivent durer une semaine.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]