Centrafrique : Les exactions se multiplient à Bambari

Malgré la présence de la Force Sangaris, la localité de Bambari, dans centre de la Centrafrique, est le théâtre d’une succession de massacres inter-religieux qui ont fait, depuis le début de cette semaine, au moins 70 tués.

Tout a commencé il y a un dizaine de jours, quand 22 habitants du village de Liwa, près de Bambari, furent tuées par des hommes supposés appartenir à la coalition de l’ex-Séléka, à dominante musulmane, et la communauté Peule. Quelques jours plus tard, 10 cadavres mutilés furent repêchés dans la rivière Ouaka.

Le 23 juin,  17 personnes, appartenant toutes à la minorité Peule, ont été assassinées par des jeunes armés se réclamant des milices anti-balaka. Ce que des responsables de ce mouvement ont démenti. « Ce n’est pas au moment où les responsables anti-balaka et ex-Séléka sont entrés en contact, dans la perspective d’une dynamique de paix et de réconciliation, que les anti-balaka vont se livrer à de pareils actes », a expliqué l’un d’eux, Brice-Emotion Namsio. Quoi qu’il en soit, ce nouveau massacre a entraîné des représailles de la part des ex-Séléka.

« Près de 70 personnes ont été tuées depuis lundi dans les violences en cours dans la région de Bambari et les villages environnants, et au moins une centaine blessées tandis que quelque 150 maisons ont été incendiées. Ce bilan reste tout de même provisoire car toute la ville n’est pas encore accessible », a expliqué un officier de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA) à l’AFP. « Les habitants peuvent se déplacer dans les quartiers Nord et Ouest, mais ils hésitent encore à se rendre au centre commercial et ailleurs. Beaucoup d’habitants craignent les attaques de groupes armés dans les quartiers Sud-Est de la ville, dont Bornou et Maïdou » a-t-il ajouté.

« La plupart des victimes ont été massacrées à l’arme blanche ou tuées par balles », avait-il affirmé 48 heures plus tôt. « En dehors des attaques visant les civils et les incendies de maisons, il y a des affrontements qui donnent l’impression d’attaques coordonnées des groupes armés miliciens chrétiens anti-balaka d’un côté et des ex-rebelles majoritairement musulmans Séléka de l’autre », avait-il précisé.

La localité de Bambari abrite le quartier général de l’ex-Séléka. En mai dernier, la Force Sangaris avait été violemment accrochée par des « éléments incontrôlés » de l’ex coalition rebelle. Cette dernière est partagée entre deux options : appliquer les mesures de confiance (désarmement) et intégrer éventuellement les forces armées centrafricaines ou bien chercher la partition du pays et faire main basse sur les mines de diamants.

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