Un détachement français accroché à Bambari par des combattants de l’ex-Séléka (MàJ)

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La situation est tendue à Bambari, dans le centre-est de la Centrafrique, où la coalition de l’ex-Séléka, à dominante musulmane, y a établi son étant-major et où ses combattants sont réticents à déposer les armes, par crainte d’être ensuite exposés à la menace des miliciens anti-balaka.

Des incidents ont ainsi été rapportés, le 22 mai, lors d’une manifestation de la Jeunesse islamique contre la venue de la Force Sangaris (GTIA Scorpion). Selon RFI, des coups de feu ont été entendus. Quant à la suite, il est difficile, à l’heure actuelle, de savoir ce qu’il s’est vraiment passé.

C’est dans ce contexte extrêmement compliqué qu’un nouvel accrochage a opposé , ce 24 mai, des combattants de l’ex-Séléka aux militaires français déployés à Bambari.

A l’Etat-major des armées (EMA) à Paris, le colonel Gilles Jaron a expliqué qu’une vingtaine d’ex-Séléka, à bord de 3 pick-up, ont tiré en direction des soldats de Sangaris. Ces derniers, après des tirs de semonce, ont riposté et détruit un véhicule hostile. « Le bilan concernant d’éventuelles victimes du côté des ex-Séléka n’est pas encore connu et aucun soldat français n’a été tué ou blessé », a-t-il précisé.

Toujours selon la version de l’EMA de cet incident (confirmée dans les grandes lignes par la MISCA, la Mission internationale de soutien à la Centrafrique), les deux autres pick-up ont alors cherché à contourner la position tenue par les militaires français.

« Les assaillants avaient traversé la ville avant d’attaquer à l’ouest de celle-ci la position française, ouvrant le feu immédiatement sur elle », a indiqué le colonel Jaron, qui a également précisé que les militaire français présents sur place ont pris contact avec leur interlocuteurs habituels chez l’ex-Séléka pour « faire baisser la tension ».

En outre,  le porte-parole de l’EMA a estimé que les assaillants seraient des éléments incontrôlés de l’ex-Séléka. Le mouvement serait en effet divisé sur la conduite à tenir, une partie étant prête à appliquer les « mesures de confiance » (désarmement) pour ensuite être intégrés dans les forces armées centrafricaines tandis qu’une autre cherche la partition du pays afin de faire main base sur les mines de diamants.

D’ailleurs, l’installation de l’état-major de l’ex-Séléka à Bambari, condamnée par le gouvernement centrafricain de transition, n’est pas un hasard… Le Premier ministre, André Nzapayéké a dénoncé, le 19 mai, « les velléités sécessionnistes des aventuriers qui placent leurs intérêts égoïstes au-dessus de l’intérêt national » et assuré qu' »aucune existence physique d’un état-major militaire ou d’une administration parallèle quelconque ne sera tolérée sur les 623.000 km2 qui constituent le territoire centrafricain » en appelant la Force Sangaris et la MISCA « prendre toutes les dispositions pour mettre fin à ces dérives ».

Cela étant, cet accrochage rappelle celui qui a eu lieu le 5 mai dernier à Boguila, situé à 450 km environ au nord-ouest de Bangui. Là, des éléments du Groupement tactique interarmes (GTIA) Dragon avaient été pris à partie par une quarantaine de combattants présumés de l’ex-Séléka pendant près de 3 heures. Les militaires français avaient eu alors recours à de l’armement lourd ainsi qu’à un appui aérien fourni par le détachement « chasse » de N’Djamena.

Màj – Selon l’envoyé spécial du quotidien Le Monde, l’un des 3 pick-up des assaillants a été détruit par un hélicoptère Gazelle. « Des jets de mortier éclairants sont déclenchés pour intimider l’autre camp, qui réplique au lance-roquette. Un soldat des forces spéciales de retour de mission lâche, excédé, en sautant de son véhicule : ‘La prochaine fois, je le découpe’. Son équipe vient d’échapper à une rafale non loin de la cour d’appel », a-t-il raconté.

Photo : (c) EMA/Ministère de la Défense

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