Vers un renforcement de la présence militaire française au Mali?

En mars dernier, alors que les combats pour la reconquête du Nord-Mali touchaient à leur fin et que les troupes françaises déployées sur place comptaient environ 4.500 hommes, le président Hollande avait annoncé un plan de retrait qui devait porter les effectifs de l’opération Serval à un millier d’homme d’ici la fin 2013, cela afin de former une force de réaction rapide pour épauler les casques bleus de la Mission Multidimentionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), qui était alors en gestation.

Seulement, les Nations unies ont toute la peine du monde à trouver les 12.500 casques bleus prévus par la résolution 2.100 portant sur la création de la MINUSMA. Et bien que les groupes terroristes ont vu leurs sanctuaires et leur logistique détruits par la force Serval, ils restent encore capable de mener des actions ponctuelles. En outre, si le dernier scrutin présidentiel malien s’est passé sans incident notable, il n’est pas certain qu’il en soit de même avec les prochaines élections législatives.

Du coup, en septembre, un nouveau calendrier de retrait avait été annoncé par le président Hollande. Les effectifs français seraient ramenés à 1.000 hommes non pas en décembre 2013 mais à la fin janvier 2014. Mais l’assassinat de deux journalistes français à Kidal, le 2 novembre, montre que la situation est loin d’être sécurisée dans ce bastion historique de la rébellion touareg.

A l’issue d’une réunion organisée à l’Elysée pour évoquer ce drame, le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a indiqué que la sécurité autours de Kidal, où 200 militaires français sont déployés, allait être « accrue », sans pour autant donner plus de détails.

Mais, a priori, l’on va vers un renforcement des effectifs de l’opération Serval, si l’on en croit Najat Vallaud-Belkacem, la porte-parole du gouvernement. « Le président François Hollande l’a dit, nous renforcerons nos moyens pour stabiliser cette région », a-t-elle affirmé alors qu’elle était interrogée par Les Echos. « Nous avons décidé d’intervenir il y a quelques mois de cela, nous l’avons fait pour libérer un pays ami, à sa demande (…). Mais bien entendu que ce n’est pas en quelques mois qu’une situation aussi inextricable que celle-là, celle du terrorisme installé au Nord-Mali en particulier, peut se régler », a-t-elle poursuivi.

« La MINUSMA et les forces armées maliennes sont désormais déployées sur le terrain. Il reste près de 3.000 hommes français. Il va sans doute falloir renforcer cette présence pour pouvoir faire reculer le terrorisme », a encore ajouté Mme Vallaud-Belkacem.

A la question de savoir s’il était question d’accroître plus précisément la présence militaire française au Mali dans les mois qui viennent, la porte-parole du gouvernement a répondu par l’affirmative. « Voilà, c’était l’objet de la discussion entre François Hollande et le président Keïta. Renforcer sans doute les forces françaises, étant entendu que c’est aujourd’hui aux forces de l’ONU et aux forces maliennes de prendre le relai, aussi », a-t-elle répondu.

Ce renforcement de la présence militaire française au Mali va compliquer la tâche de l’Etat-major des armées (même si l’on peut imaginer une anticipation), étant donné qu’il est aussi question d’augmenter les effectifs de l’opération Boali en Centrafrique, pays qui risque, s’il ne l’est déjà, de devenir un Etat failli, avec tout ce que cela peut supposer en matière de sécurité, et donc de déstabilisation, dans la région.

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