Kidal : Des opérations de recherche sont en cours pour retrouver les assassins des deux journalistes français

Selon une source proche du ministre français de la Défense, les militaires français ont des éléments pouvant leur permettre de retrouver la trace des meurtriers de Ghislaine Dupont et d’Alain Verlon, les journalistes de RFI enlevés puis assassinés à Kidal, le 2 novembre.

« Nous avons un certain nombre d’indications qui nous permettent de remonter la trace et nous espérons pouvoir y parvenir », a ainsi affirmé cette source auprès de l’AFP. « Les recherches se déroulent dans les contraintes de l’environnement immense du Nord-Mali, assez peu contrôlé par l’Etat malien. Par surcroît nous ne disposons pas de moyens de police, mais de moyens militaires », a-t-il précisé.

Une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Paris pour des « faits d’enlèvement et séquestration suivis de meurtres en lien avec une entreprise terroriste » avant d’être confiée à la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) et à la sous-direction antiterroriste (SDAT). Des policiers vont rejoindre Kidal où les gendarmes français de la prévôté de l’opération Serval ont effectué les premières constatations.

De son côté, la gendarmerie malienne a fait état de l’interpellation d’au moins 5 individus dans des camps touareg. Cette information a été confirmé par RFI, selon qui « plusieurs suspects ont été arrêtés à plus d’une quarantaine à l’est de Kidal ». Cependant, cela a été démenti par Paris. « Pour nous, France et Serval, aucune arrestation » a-t-on fait valoir dans l’entourage du ministre de la Défense.

Interrogé sur les ondes de RTL, le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, n’a pas été en mesure d’en dire plus à ce sujet. « Je ne veux pas raconter d’histoire, je dis les choses que j’ai vérifiées », a-t-il dit. Le patron du Quai d’Orsay a expliqué que des « opérations pour idenfier un certain nombre de personnes dans des campements ont été lancées » au lendemain de l’assassinat des deux journalistes et qu’elles sont « toujours en cours ».

Pour le moment, il n’y a aucune certitude sur l’identité des meurtriers. « On va tout faire pour retrouver les assassins, les punir, les châtier », a affirmé M. Fabius, qui est revenu sur les conditions dans lesquelles les corps des deux journalistes ont été retrouvés.

« Samedi, au moment où les militaires français sont arrivés derrière le pick-up qui transportait Ghislaine Dupont et Claude Verlon de Radio France Internationale; ils ont vu s’enfuir pas très loin, 1.500 mètres à peu près, quelqu’un, l’ont coursé et ne l’ont pas rattrapé », a-t-il ainsi précisé.

« Madame Dupont a été assassinée de deux balles dans la poitrine, Monsieur Verlon a reçu trois balles en pleine tête », a indiqué, non sans émotion, le ministre. « La voiture était fermée, (…) il n’y avait aucune trace d’impact sur la carrosserie ce qui veut dire qu’il n’y a pas eu de combat », a-t-il ajouté.

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