La mission des Nations unies au Mali peine à monter en puissance

Déjà la mi-octobre et la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) compte toujours 6.300 casques bleus environ sur les 12.500 prévus par la résolution 2100 adoptée au printemps dernier par le Conseil de sécurité. Dans les faits, les effectifs ont seulement été fournis par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et le Tchad.

Aussi, le représentant des Nations unies au Mali, Bert Koenders, a réclamé plus de moyens pour la MINUSMA lors d’une intervention devant le Conseil de sécurité, à New York, le 16 octobre. Et cela en devient urgent étant donné que le situation sécuritaire demeure tendue, notamment en raison d’actions jihadistes sporadiques, de la proximité des prochaines élections législatives et des difficultés à établir le dialogue entre les rebelles touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et les autorités de Bamako.

« La mission a besoin d’hélicoptères (…) pour accéder aux zones reculées afin de protéger les civils », a ainsi fait valoir Bert Koenders devant le Conseil de sécurité. Et d’inviter les « les membres du Conseil et les pays qui fournissent des troupes (à la Minusma) à faire le maximum pour permettre un déploiement rapide de moyens de transport et de bataillons supplémentaires au Mali ».

S’il n’a pas manqué de souligner les progrès accomplis, comme la tenue de l’élection présidentielle malienne en juillet, le représentant spécial de l’ONU au Mali a aussi mis l’accent sur « les risques d’attaques asymétriques ». Selon lui, le récent attentat de Tombouctou et les tirs de roquettes artisanales sur Gao sont « important rappel à l’ordre ». En outre, il s’est dit « inquiet de la fragilité de la situation sécuritaire, en particulier dans le nord » du pays.

A priori, la MINUSMA ne disposera pas de la totalité des effectifs prévus d’ici la fin de cette année. L’objectif aurait été ramené de 12.500 à 9.000 casques bleus. Des pays comme l’Inde, le Pakistan et la Chine ont été sollicités pour envoyer des soldats au Mali. Mais connaissant les relations compliquées entre ces trois pays, l’on a du mal à imaginer des militaires indiens travaillant main dans la main, à cette échelle, avec leurs homologues pakistanais, voire chinois. Pour rappel, les forces françaises, déployées dans le cadre de l’opération Serval, ne devraient plus que compter un millier d’hommes au Mali d’ici janvier 2014.

Par ailleurs, Bert Koenders a également déploré que les aides financières promises pour remédier à la crise humanitaire au Mali n’aient pas été suivies d’effet, 37% des 477 millions de dollars attendus ayant été versés. Or, selon lui, les besoins « restent impressionnants ».

Il a également déploré que l’appel de fonds lancé pour remédier à la crise humanitaire au Mali n’ait reçu qu’un « faible soutien international »: sur les 477 millions de dollars promis au début, seuls 37% sont financés pour l’instant, ce qui laisse  » un trou de 300 millions de dollars », alors que les besoins « restent impressionnants ».

Ce constat a été aussi partagé à la tribune du Conseil de sécurité par Cheick Oumar Bdiarrah, le ministre malien de la Réconciliation nationale. Estimant que « la lutte contre le terrorisme et le crime organisé n’était pas terminée au Mali » et qu’il reste encorebeaucoup à faire » sur le plan humanitaire, ce dernier a « lancé un appel pressant à la communauté internationale afin qu’elle mobilise d’urgence les contributions attendues pour relancer le développement économique » de son pays ».

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