L’Espagne et le Royaume-Uni se disputent au sujet de Gibraltar

Il n’y a pas qu’en mer de Chine méridoniale que l’on se dispute des territoires. Au sein de l’Union européenne également! Occupé par les Britanniques depuis 1704 la guerre de Succession d’Espagne, l’île de Gibraltar a été cédée le plus officiellement du monde au Royaume-Uni par la couronne d’Espagne en vertu des traités d’Utrecht de 1713. Sauf que les textes ont oublié de parler des eaux territoriales…

Et c’est l’une des raison pour laquelle Londres et Madrid connaissent quelques coups de chaud dans leurs relations. D’autres motifs expliquent la brouille récurrente entre les deux capitales, comme par exemple le statut particulier de Gibraltar qui en fait un paradis fiscal. D’ailleurs, en 2012, le gouvernement espagnol a réclamé à des entreprises domiciliées sur le Rocher quelques 100 millions d’euros de taxes pour des paris en ligne réalisés par des joueurs ibériques.

Mais c’est surtout la question de la pêche qui envenime les rapports entre l’Espagne et le Royaume-Uni. Depuis un accord conclu en 1999, les pêcheurs espagnols pouvaient jeter leurs filets dans les eaux de Gibraltar. Or, cette convention a été remise en cause, l’an passé, par les autorités du Rocher.

« L’Espagne a 8 000 kilomètres de côtes, et je ne crois pas que 3 km remettront en cause sa pêche », avait alors expliqué Fabiano Picardo, le chef du gouvernement de Gibraltar. Du coup, Madrid décida d’escorter les chalutiers espagnols par des navires de la garde civile et de renforcer les contrôles douaniers à la sortie de l’île.

L’on en était resté là jusqu’à ce qu’il soit décidé, par les autorités de Gibraltar, de créer un récif artificiel réalisé avec des bloc de béton afin de « développer la richesse halieutique » de leurs eaux. Or, pour Madrid, cette initiative va nuire à l’intérêt des pêcheurs espagnols. D’où la prise de nouvelles mesures de rétorsions , avec la multiplication des contrôles à la frontière, la fermeture de l’espace aérien du pays aux avions ayant utilisé l’aéroport du « Rocher » et l’idée d’instaurer une taxe de passage de 50 euros.

De son côté, le Premier ministre britannique, David Cameron, a fait savoir qu’il était « sérieusement préoccupé » par ces nouvelles tensions avec Madrid. « Nous souhaitons une explication de la part (du gouvernement espagnol) au sujet des informations selon lesquelles il pourrait prendre de nouvelles mesures contre Gibraltar », a affirmé son porte-parole.

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