Des taliban pakistanais en Syrie?

La Syrie est désormais un point de fixation du jihad mondial. L’on sait que plusieurs  centaines de volontaires européens convertis aux thèses salafistes ont déjà rejoint ce pays, théâtre d’une guerre civile depuis mars 2011. Les services de renseignement russes ont récemment estimé à 200 le nombres de jihadistes originaire du Caucase également présents aux côtés des groupes radicaux qui combattent le régime alaouite (branche du chiisme) de Bachar el-Assad. Et c’est sans oublier ceux qui viennent des pays arabes.

Mais, si l’on en croit deux de ses hauts responsables, le Tehrik-e-Taliban Pakistan (TTP) aurait également envoyé des combattants en Syrie. « Quand nos frères ont eu besoin de notre aide, nous avons envoyé des centaines de combattants aux côtés de nos amis arabes », a confié l’un d’eux à l’agence Reuters, en promettant la diffusion prochaine de vidéos « victoires ».

Le second a quant à lui expliqué que la décision d’envoyer des militants du TTP avait été prise à demande d' »amis » arabes. « Nos frères arabes étant venus nous soutenir, nous sommes tenus de les aider dans leurs pays respectifs et c’est ce que nous avons fait en Syrie », a-t-il affirmé. « Nous avons établi nos propres bases en Syrie. Certains de nos gens y vont et reviennent après avoir combattu un certain temps là-bas », a-t-il ajouté.

Principalement établi dans les zones tribales pakistanaises, où des drones américains mènent régulièrement des frappes aériennes, le TTP est un mouvement proche d’al-Qaïda, responsable d’une vague d’attentats meurtriers lancée en 2007.

Spécialiste du TTP, Ahmed Rashid a estimé que les taliban pakistanais « agissent comme des djihadistes, avec précisément les mêmes objectifs qu’Al Qaïda. » Et d’ajouter : « C’est une manière, je suppose, de cimenter les relations avec les groupes militants syriens (…) et d’élargir leur sphère d’influence. »

Reste à voir quelle route prennent ces combattants pakistanais pour aller en la Syrie et en revenir aussi facilement, étant attendu qu’on les imagine mal passer par l’Iran et l’Irak, c’est à dire le chemin le plus direct.

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