De l’Iridium dans les Mirage 2000D
En service depuis 20 ans, le Mirage 2000D a pu démontrer sa valeur à l’occasion de multiples engagement, que ce soit dans les Balkans, en Afghanistan ou encore plus récemment en Libye et au Mali.
Lors de ces dernières années, la question de sa modernisation a été posée avec insistance, notamment par le général Paloméros, à l’époque où il était chef d’état-major de l’armée de l’Air, avant de partir pour Norfolk et le l’Allied Command Transformation (ACT) de l’Otan. Mais comme les budgets sont ce qu’ils sont, c’est à dire serrés, cette opération a été sans cesse reportée, même si son coût ne représente pas un investissement excessif au regard des avantages opérationnels qu’il pourrait apporter.
Mais, en France, quand on n’a pas les budgets, il reste le système D. Ainsi, pour doter ces appareils d’une liaison satellite afin de leur permettre de communiquer au-delà de leur portée radio tout en se passant d’un avion relais, l’armée de l’Air a imaginé de leur ajouter un équipement fonctionnant avec le système global de communications utilisant la constellation de satellites Iridium, que les navigateurs – mais pas qu’eux – connaissent bien.
Ainsi, comme nous l’apprend Frédéric Lert, d’Aerobuzz d’Air Fan, ce support Iridium sera « coincé dans un espace libre de la cabine » du navigateur, avec « une alimentation électrique et une antenne sur la casquette du tableau de bord. L’interface est fournie par l’écran déjà en place du système Scarabée de liaison air-sol », lequel permet à l’équipage du Mirage 2000D d’envoyer leurs images aux forces terrestres à qui il founit un appui aérien.
Il y aura cependant quelques limites dans l’utilisation de ce dispositif, étant donné qu’il ne pourra servir que pour de courtes communications ou l’envoi de messages de format SMS. Ce qui est juste suffisant pour envoyer les coordonnées d’un objectif à traiter. Les échanges seront par ailleurs chiffrés.
L’intégration de ce système sera réalisé par le Centre d’Expériences Aériennes Militaires (CEAM) de Mont-de-Marsan et le premier Mirage 2000D à en être doté sera prêt dans les prochains mois. Le coût de cette opération est relativement modeste puisqu’il est estimé à 3.000 euros par appareil.
