Nouvelle-Calédonie : La justice s’intéresse à des déménagements surfacturés aux militaires

Après l’ouverture d’une information judiciaire par le juge d’instruction de la Juridiction inter-régionale spécialisée (Jirs) de Marseille afin de faire la lumière sur une affaire de surfacturations de déménagements de militaires, c’est au tour du parquet de Nouméa  de se pencher sur des pratiques similaires en Nouvelle-Calédonie. Une enquête a ainsi été confiée à l’Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN).

L’affaire a été révélée il y a maintenant quelques semaines par le quotidien Les Nouvelles Calédoniennes. Selon ce dernier, la justice soupçonne certaines entreprises  implantées dans l’archipel de gonfler les devis de déménagement proposés aux militaires (gendarmes inclus).

Pour rappel, les frais de déménagement des militaires appelés à rejoindre une nouvelle affectation sont pris en charge par le ministère de la Défense, dans la limite d’un plafond calculé en fonction de la distance et du volume de mobilier à transporter par rapport à l’ancienneté et à la situation familiale des intéressés. Deux devis doivent obligatoirement être produits afin de choisir le prestataire le plus compétitif.

En échange de leurs devis artificiellement gonflés, les entreprises de déménagement offiraient des avantages en nature et non déclarés aux militaires. Cela va de la tablette numérique à la location de voiture. D’après Les Nouvelles Calédoniennes, il s’agirait d’une « vaste affaire d’escroquerie », dans la mesure où l’examen de « plusieurs centaines de dossiers » mettrait en évidence cette pratique.

Un responsable de l’une des entreprises de déménagement de Nouméa a confirmé, à l’AFP, « ces pratiques courantes ». Et d’expliquer, sous le couvert de l’anonymat : « Si un type devait attendre l’arrivée de sa voiture pendant deux semaines, on lui louait une voiture. Ca ne figure pas dans le devis. Il y a sans doute eu des dérapages avec des sociétés qui offraient plus. »

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