Les sénateurs sonnent la charge pour maintenir l’effort de défense

Cela aurait été l’union sacrée autour du budget de la Défense si les sénateurs écologistes s’étaient joints à leurs collègues, lequels ont, toutes tendances politiques confondues, exprimé leur « très vive préoccupation devant les perspectives de réduction de l’effort de défense de la France c’est-à-dire de sa capacité d’influence dans le monde », suite à une initiative lancée par Jean-Louis Carrère, le président (PS) de la commission des Affaires étrangères et des Forces armées au Sénat.

Ce dernier est aux avant-postes, étant donné qu’il siège également au sein de la commission chargée d’élaborer le Livre blanc sur la Défense et la Sécurité nationale (LBDSN) qui servira de base à la prochaine Loi de Programmation Militaire (LPM).

« Beaucoup de gens travaillent à élaborer des scénarios plus rigoureux les uns que les autres », a-t-il déploré lors d’une conférence de presse donnée ce 13 mars pour expliquer le sens de la démarche de la commission des Affaires étrangères et des Forces armées.

Pour le sénateur des Landes, « la Patrie est en danger, parce que sa défense l’est. » Et d’ajouter : « Je suis en effet convaincu que notre sécurité serait compromise si les mesures de réduction de l’effort de défense qui sont envisagées étaient adoptées » et « c’est notre rôle d’élus et de décideurs politiques, garants de l’intérêt national » de tirer la sonnette d’alarme, a-t-il rappelé.

Qui plus est, toujours d’après Jean-Louis Carrère, « il y a des scénarios qui permettent, hélas, de craindre que des dizaines de milliers d’emplois pourraient être sacrifiés dans des secteurs aussi performants (ndlr, l’industrie de défense) et qui apportent à la balance de notre commerce extérieur » autant « que l’agriculture. »

Aussi, l’ensemble des groupes politiques du Sénat, à l’exception, donc, de celui des écologistes, estiment que « le passage d’un effort de défense de 1,56 % en 2011 à 1,1 % en 2025, tel qu’il est envisagé, ne permettrait plus aux autorités de notre pays de maintenir le rôle de la France au niveau qui est le sien aujourd’hui. »

Considérant que la défense n’est pas une dépense publique comme une autre, les sénateurs estiment en outre qu’il « est dans « l’intérêt supérieur de la Nation de maintenir son effort en matière de défense ». De lui dépend l’influence de la France dans le monde, sa prospérité (protection des zones économiques exclusives par exemple) et sa capacité à défendre ses intérêts ainsi que ses ressortissants.

D’où leur souhait que « l’effort de défense soit maintenu à un niveau qui permette de préserver la sécurité intérieure et extérieure de la France et sa capacité d’influence. Ce seuil, en deçà duquel il ne faut pas descendre, est de 1,5 % du PIB. »

Reste à voir si l’Assemblée nationale prendra la même initiative. En tout cas, cela promet un bras de fer entre le Parlement et Bercy…

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