Plusieurs pays apportent un soutien logistique à l’opération Serval

Le 11 janvier, la France a ainsi décidé de répondre favorablement à une demande d’intervention adressée par le président malien par intérim pour bloquer l’offensive lancée par des groupes jihadistes. A ce jour, l’opération française, appelée Serval, a déjà permis d’empêcher la progression des combattants islamistes vers Bamako et vise désormais, au moyen de frappes aériennes, les bases arrière de ces derniers, situées dans les environs de Gao et de Kidal.

Cela étant, les forces françaises déployées au Mali, ou qui le seront dans les heures qui viennent, ont besoin de capacités supplémentaires en matière d’avions de transport, de ravitaillement en vol et de renseignement.

Proche allié de la France, le Royaume-Uni, qui l’est d’ailleurs davantage depuis les accords de défense de Lancaster House signés en novembre 2010, a fourni 2 avions de transport C-17 du 99 Squadron de la RAF afin d’aider à la projection au Mali de troupes et de matériels français. Un premier appareil s’est posé sur la base aérienne d’Evreux le 13 janvier de permettre aux forces françaises de mettre rapidement en place un groupement tactique interarmes (GTIA).

« Le Premier ministre a décidé que le Royaume-Uni fournira une assistance militaire logistique pour aider à transporter rapidement vers le Mali des troupes étrangères et des équipements » a expliqué Downing Street, par voie de communiqué. Le texte précise qu’il n’est pour l’instant pas question de déployer du « personnel britannique en situation de combat. »

D’après le quotidien The Times, d’autres moyens britanniques pourraient être engagés, dont des drones de surveillance – la RAF met en oeuvre des MQ-9 Predator -, des avions dédiés au renseignement ainsi que des instructeurs militaires, vraisemblablement dans le cadre de la mission européenne EUTM Mali. Au sujet de cette dernière, Catherine Ashton, la Haute-Représentante pour la politique étrangère et de défense de l’UE, a indiqué, le 12 janvier, que les préparatifs en vue de son déploiement devaient être « accélérés ».

Les Etats-Unis apportent également un soutien à l’opération Serval. Invité du Grand rendez-vous d’Europe1, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian a indiqué que cette aide concerne le renseignement, la logistique et le ravitaillement en vol.

Selon le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, d’autres pays apportent leur concours. Sur les ondes de RTL, le 13 janvier, et outre l’aide britannique et américaine, il a en effet évoqué le « soutien pratique » de plusieurs nations européennes, notamment en matière de transport aérien.

Le Danemark aurait notamment fourni des moyens ou s’apprêterait à le faire. De même que la Belgique. D’après une source proche du ministre belge de la Défense, citée par la « Libre Belgique », Bruxelles envisage d’engager un avion de transport C-130 Hercules, actuellement basé à Kisangani (RD Congo) ainsi qu’un hôpital de campagne de rôle 3.

Quant aux pays africains, notamment ceux de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), ils accélèrent le déploiement de la MISMA, dont l’engagement a été autorisé par les Nations unies. Le Nigéria compte envoyer 600 hommes, de même que le Burkina Faso, le Togo, le Niger et le Sénégal (500 soldats chacun).

Enfin, l’Algérie a autorisé le survol « sans limite » de son territoire aux avions français. « Nous travaillons avec les Algériens, nous continuons à discuter. Ce que nous avons à l’esprit c’est que si les troupes africaines doivent remonter au nord, il faudra que les Algériens ferment leurs frontières » a expliqué Laurent Fabius.

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