La marine argentine dans la misère

La Royal Navy peut être tranquille : ce n’est pas aujourd’hui, ni même demain, que les îles Falklands (ou Malouines) risquent d’être sérieusement menacées par des navires de guerre envoyés par l’Argentine. En effet, étant donné que la marine de ce pays n’est déjà pas en état de surveiller sa propre zone économique exclusive (ZEE), on la voit mal se lancer dans une offensive sur les territoires de la couronne britannique, même si Buenos Aires n’a jamais cessé d’y revendiquer sa souveraineté, quitte même à hausser le ton contre Londres.

Ainsi, selon un article repéré par le Portail des Sous-Marins, l’état de la marine argentine est catastrophique. Tout d’abord, son voilier-école, le Libertad, est immobilisé depuis le 2 octobre au Ghana à cause d’une sombre histoire de gros sous. Cette frégate est en effet convoitée par Elliott, un fonds spéculatif, dont la filiale NML Capital, établie dans les îles Caïmans, veut récupérer les 370 millions de dollars qu’elle avait placés en bons du trésor argentins avant la faillite de 2001.

Mais le voilier école n’est pas le seul à être dans ce cas. La corvette de classe Meko 140 Ara Espora est aussi convoitée par le fonds NML Capital. Ce bâtiment avait dû abandonner l’exercice Atlassur IX, mené conjointement avec l’Afrique du Sud, le Brésil et l’Uruguay à cause d’une grave avarie. Faute de pièces détachées pour effectuer les réparations, il est immobilité dans la base navale sud-africaine de Simontown.

Seulement, l’état de l’Ara Espora n’est pas un cas isolé. « Le reste de sa flotte souffre des conséquences d’années de manque d’entretien et d’entraînement avec ses corvettes, frégates et même sous-marins impliqués dans des incidents mécaniques ou de manœuvre », souligne l’agence MercoPress.

Les corvettes ayant la mission de patrouiller dans la zone économique exclusive restent le plus souvent à quai, étant donné qu’elles n’ont pas de moyens suffisants pour naviguer. Et cela n’est pas sans incidences sur la surveillance des pêches.

Le problème les plus crucial est celui de l’approvisionnement en pièces détachées. Ce dernier étant déficient, plusieurs corvettes et autres destroyers ne peuvent pas prendre la mer, faute de pouvoir être réparés. Et cela touche également les avions de la marine.

Les sous-marins argentins, basés à Mar del Plata ne font que de rares sorties, ce qui a, là aussi, des conséquences sur le niveau d’entraînement des équipages, lesquels doivent théoriquement embarquer pendant 190 jours tous les ans. Or, en 2011, ils ont seulement passé 19 heures en mer.

Qui plus est, le budget 2013 ne permettra pas de remédier à cette situation puisqu’il ne permettra de financer seulement 161 jours de mer et d’entraînement, contre « 329 il y a seulement deux ans. » Ce qui est « clairement insuffisant pour les 15 navires de la marine actuellement en état de naviguer », a estimé un député de l’opposition argentine et membre de la commission de la Défense. Ce dernier a mis en avant qu’il faudrait au moins 90 jours de mer pour chaque bâtiment, soit « 1.350 jours pour l’ensemble de la flotte. »

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