Encore des problèmes de moteurs pour l’A400M

Normalement, si tout se passe bien, le premier avion de transport tactique A400M « Grizzly » de série, qui est en cours d’assemblage, devrait être livré à la France avant la fin de cette année, voire au début 2013. Seulement, il sera difficile – mais pas impossible – de tenir les délais.

Ainsi, l’an passé, lors du salon du Bourget, un des prototypes de l’A400M avait eu problème sur l’un de ses quatre turbopropulseurs, un pignon logé dans le réducteur d’hélices ayant cassé. A l’époque, Airbus Military avait assuré que cela ne remettrait pas en cause le calendrier des essais en vol et que le souci était « en cours de résolution ».

Seulement, d’après LaTribune.fr, les ingénieurs du constructeur ne savent pas exactement pourquoi ce pignon a cassé. « C’est un problème de résonances mal cerné » a précisé une source proche du dossier au site d’informations économiques. « Il faut en connaître l’origine mais nous n’avons pas encore la totalité des éléments pour comprendre », a-t-elle ajouté.

Du coup, il n’est pas du tout exclu de redessiner un nouveau pignon, à condition que le motoriste, EPI, ne renâcle pas à la tâche. « Ils sont gênés à l’idée de rouvrir leurs dossiers » a confié une source officieuse d’Airbus, toujours à LaTribune.fr. Et cela risque d’entraîner des retards pour la certification militaire de l’A400M, attendue pour le second semestre de cette année.

Officiellement, cependant, le constructeur assure qu’il tiendra les délais. « Le programme se déroule comme prévu en vue d’une livraison du premier appareil au client au tournant de 2012/2013 » a affirmé son porte-parole à l’AFP. « Nous expérimentons encore des problèmes de moteurs », a-t-il admis (des fuites d’huile ont en plus été relevées récemment, à cause d’un joint mal conçu dans un moteur).

« Mais ces problèmes ne devraient pas avoir d’impact sur le calendrier général et la date de livraison » a-t-il ajouté, préicisant que des « investigations » sont en cours pour déterminer les « cause de vibrations anormales sur le moteur ainsi que sur la défaillance de la boîte de vitesse de l’hélice sur un autre appareil ».

Cela étant, contractuellement, Airbus a jusqu’à mars 2013 pour livrer le premier A400M sans avoir à verser d’éventuelles pénalités.

Par ailleurs, et après le coup de sang du Délégué général à l’armement, Laurent Collet-Billon, l’automne dernier, au sujet du contrat de soutien de l’A400M, un premier accord vient d’être trouvé.

Devant les députés de la commission de la Défense, en octobre, le DGA avait menacé que, faute de « proposition satisfaisante de la part d’Airbus », et en particulier pour les moteurs, il ne « prendrait pas en compte les appareils » et qu’il ne « les paierait pas ». « Je voudrais leur redire que le fait d’être un industriel français ne justifie nullement de pouvoir prendre le ministère de la Défense pour une vache à lait. » avait-il ajouté.

Finalement, ce contrat de soutien signé avec Airbus Military concerne les 4 premiers A400M sur une période de 18 mois. Reste maintenant à voir comment cela va se passer pour les suivants. Mais comme le constructeur est le seul à proposer cette prestation, il est en mesure de dicter ses conditions.

La France a commandé 50 A400M pour un total de 8,4 milliards d’euros. Le financement de cet appareil a donné lieu à d’intenses négociations, notamment pour la prise en charge des 5,2 milliards d’euros surcoûts causés par les retards et les difficultés de mise au point de l’avion, en particulier celle de ses moteurs (déjà…).

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