Bras de fer au sujet de l’A400M

Lors de son audition devant les députés de la Commission de la Défense et des Forces armées de l’Assemblée nationale, le délégué général à l’armement, Laurent Collet-Billon, avait fait état de difficultés dans les négociations avec Airbus Military concernant le contrat de soutien des A-400M, l’appareil de transport tactique qui doit entrer en service au sein de l’armée de l’Air en 2013.

Ces dernières sont « plus que difficiles, aucune proposition n’étant à la hauteur de nos attentes » avait alors déclaré M. Collet-Billon. « Nous n’avons toujours pas de proposition satisfaisante de la part d’Airbus, notamment pour le moteur. J’ai fait savoir aux industriels que, sans contrat de soutien, je ne prendrai pas en compte les appareils et je ne les paierai pas » avait-il ajouté.

A l’occasion de son audition la Commission des Affaires étrangères et des Forces armées du Sénat, le ministre de la Défense, Gérard Longuet, en a remis une couche en faisant part de deux difficultés.

« La première est en voie de résolution et concerne le moteur, du fait de la très grande vitesse de rotation des turbines de l’A400M, entre autres, grâce auxquelles cet appareil s’annonce comme un véritable bijou capable de performances encore jamais vues. La seconde difficulté concerne la négociation du contrat de soutien pour lesquels les prix envisagés par les industriels ne sont absolument pas raisonnables » a-t-il affirmé.

Et d’enfoncer le clou, en toute franchise : « Je voudrai leur redire que le fait d’être un industriel français ne justifie nullement de pouvoir prendre le ministère de la Défense pour une vache à lait. A ceci s’ajoute le fait qu’ils devraient faire preuve de davantage de vigilance quant au respect du calendrier, la France étant directement concernée par cette question puisque nous sommes le premier pays livré en A400 M, en 2013. »

Cela étant, Airbus Military est en position de force. Parce que l’on ne voit pas bien à qui d’autre pourrait être confiée la maintenance des A-400M à court terme et que la France a besoin de ses appareils pour remplacer ses C-160 Transall à bout de souffle. Par ailleurs, l’on imagine mal ce programme aller dans le mur parce que la DGA ne paierait pas les avions commandés, après les efforts qu’il a fallu faire pour le sauver en prenant en charge une partie des surcoûts qu’il a générés.

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