58% des Français favorables à une intervention militaire en Syrie dans le cadre de l’ONU

Favorable à une intervention militaire à condition qu’elle se fasse dans le cadre d’un mandat des Nations unies, le président français François Hollande devait tenter, le 1er juin, de convaincre son homologue russe, Vladimir Poutine, d’accepter de nouvelles sanctions à l’égard du régime syrien, accusé de commettre des exactions contre ses opposants.

« Le régime de Bachar el-Assad s’est conduit de manière inacceptable, intolérable » ainsi déclaré François Hollande, en faisant référence au massacre de Houla, où 108 personnes, dont 34 femmes et 49 enfants, ont été tué, le 25 mai dernier. « Il n’y aura de sortie à cette situation qu’avec le départ de Bachar el-Assad » a-t-il poursuivi, estimant que pour cela, la pression et les sanctions sont « nécessaires » et « indispensables ».

Seulement, le président russe, dont le pays a des liens privilégiés avec Damas (avec la base navale de Tartous, notamment), n’a pas cédé d’un pouce. « Les sanctions doivent être débattues au Conseil de sécurité, elles ne sont pas toujours efficaces » a ainsi affirmé Vladimir Poutine. « Il faut éviter que la situation évolue vers la pire des situations, la guerre civile » a-t-il ajouté. Sur ce dernier point, cela dit, et au vu des rapports de presse, il semblerait que l’on en soit déjà là…

« La Russie n’a pas d’intérêts commerciaux en Syrie, pas d’intérêts militaires, elle ne soutient ni Bachar ni son opposition. Elle veut juste la fin des violences et mettre toutes les parties autour de la table » a encore déclaré le président russe. « Regardez, l’Irak, la Libye, est-ce que c’est le bonheur, est-ce que ces pays sont en sécurité aujourd’hui? Nous savions tous que Kadhafi était un tyran. Mais pourquoi n’écrivez-vous pas ce qui s’est passé après sa chute, à Syrte notamment? » a-t-il demandé.

En clair, l’option d’une intervention militaire en Syrie sous l’égide l’ONU n’est pas pour demain, sauf à déployer davantage d’observateurs (des bérets bleus) où à mener une opération à l’image de celle qui eut lieu en Bosnie-Herzégovine dans les années 1990…

Quoi qu’il en soit, selon un sondage Ifop pour Dimanche Ouest France, 58% des Français se disent favorables à une intervention militaire des Nations unies en Syrie, et cela, sans pour autant en préciser la forme… C’est 7% de plus qu’en février, où la même question avait été posée.

Par rapport aux opinions politiques, les sympathisants de l’UMP et du PS sont 71% à approuver l’idée d’une éventuelle intervention militaire. Les personnes sondées proches du Front de gauche sont plus réservées (59%). En revanche, 55% des sympathisants du FN et 58% de ceux d’Europe Ecologie/Les Verts y sont opposés.

Quant à savoir si l’armée françaises devrait participer à une telle intervention, les avis sont partagés : 50% sont pour, 50% sont contre. « Ces résultats assez mitigés témoignent néanmoins d’une hausse de 12 points en faveur de l’engagement de l’armée française en Syrie sous l’égide des Nations Unies, comparé à février dernier (38% y étaient favorables, ndlr) souligne l’Ifop.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]