Une base sous-marine en vente en Norvège

Il y a des décisions qui sont parfois incompréhensibles. Ainsi, en novembre 2011, une étude a recommandé au gouvernement norvégien de conserver une capacité sous-marine.

Récemment, le ministre norvégien de la Défense, Espen Barth Eide, a, le 25 mai, confirmé ce choix. « Je ne pense pas que la Norvège cessera jamais d’avoir sa propre flotte sous-marine, parce que nous avons de grandes zones maritimes et que la Russie est un voisin. Nous avons 2 millions de km² de mer à surveiller, en dehors de la mer du Nord » a-t-il déclaré.

Mieux même : alors qu’il est question de « défense intelligente » (comprendre, mutualisation des capacités) au sein de l’Otan, le ministre norvégien a écarté toute idée de fusion de flottes sous-marines des pays scandinaves.

Autrement dit, et comme il s’agit de protéger les gisements d’hydrocarbures dans le grand nord, Oslo entend garder la main-mise sur sa flotte sous-marine. Dans 3 ou 4 ans, le gouvernement norvégien aura donc à se prononcer sur l’avenir de cette dernière et devra trancher entre 3 solutions.

La première consisterait à moderniser une nouvelle fois les 6 sous-marin de classe Ula actuellement en service au sein de la marine norvégienne. La seconde viserait à acquérir de nouveaux submersibles, le Scorpène de DCNS, l’A26 suédois et les U-212/214 allemands étant de possibles candidats. Enfin, la dernière est un mélange des deux précédentes.

Alors pourquoi parler de décision difficilement compréhensible? Eh bien malgré la volonté d’Oslo de garder ses sous-marins, il a été décidé de mettre en vente la seule base sous-marine située dans le Grand Nord, alors même que la Norvège entend y accroître sa présence militaire.

Cette base, conçue pour résister à une attaque nucléaire, compte 13.500 m2 de bâtiments, un grand quai, un dépôt de carburant, des tunnels, un système d’alimentation d’urgence, un bassin en eau profonde. Bref, tout ce qu’il faut… Au fil des ans, 128 millions d’euros y ont été dépensés (certes, grâce à des financements de l’Otan).

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