La frégate Tourville a fait son dernier voyage

Mise en service le 14 juin 1974, la frégate anti-sous-marine Tourville est rentrée à Brest pour prendre sa retraite, exactement 37 ans et un jour plus tard, après une ultime escale à Saint-Malo. Le bâtiment a effectué sa dernière grande mission, à l’occasion du déploiement du porte-avions Charles de Gaulle dans l’océan Indien, dans le cadre de la mission Agapanthe 2010.

Désormais, le Tourville va commencer à être démantelé. Dans le courant de l’été, ses équipements seront débarqués pour être affectés à d’autres navires ou conservés pour servir de pièces de rechange. Il sera ensuite placé en réserve au début du mois de septembre et ses 298 marins seront mutés.

Le Tourville aura été l’une des trois frégates anti sous-marine du type F67 mis en oeuvre par la Marine nationale, les deux autres étant le Duguay-Trouin, désarmé en 1999 pour raisons budgétaires, et le De Grasse, qui sera retiré du sercice actif en 2012.

Au cours de sa carrière, ce navire, parrainé par l’Ordre de Malte (Anne-Hilarion de Cotentin, comte de Tourville, en était un des chevaliers), a pris part à l’opération Trident, en 1999, au moment de l’affaire du Kosovo, ainsi qu’aux recherches en mer Rouge après le crash d’un Boeing de la compagnie Flash Airlines, en 2004, à Charm el-Cheikh. Mais, en règle générale, sa mission principale aura été de protéger les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) basés en Bretagne.

Au cours des années 1990, le Tourville avait été modernisé, avec l’installation à son bord du système de lutte anti-sous-marine (SLASM) disposant d’un sonar remorqué actif à très basse fréquence.

Le Tourville sera remplacé par l’Aquitaine, qui sera la première frégate multimissions (FREMM), l’Aquitaine, dont la mise en service actif est prévue en 2013 (livraison attendue l’an prochain).

Au sujet des FREMM, l’amiral Forissier, le chef d’état-major de la Marine, a fait part de sa crainte, la semaine passée, de ne pas obtenir le nombre prévu de navires de ce type, qui a été ramené de 17 à 11 après la publication du Livre Blanc sur la défense et la sécurité nationale.

« Le second porte-avions est un besoin, c’est un fait. Mais est-il abordable ? Si nous n’avions pas été confrontés à la crise économique, il serait sans doute en construction. Le problème est qu’aujourd’hui, nous n’avons rien à échanger pour réaliser ce navire. C’est pourquoi le PA2 n’est pas ma priorité première. Ma première priorité, ce sont les frégates, pour lesquelles nous avions un programme de 17 FREMM qui a été réduit à 11. Nous avons donc déjà méchamment subi la lame de la faucheuse et il ne sert à rien d’avoir deux porte-avions si nous n’avons que 9 frégates. Je ne serai d’ailleurs rassuré que lorsque la 11ème flottera » a-t-il ainsi affirmé.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]