Juppé ne veut pas de l’Otan pour des opérations en Libye

Selon son dernier concept stratégique, adopté à Lisbonne en novembre dernier, l’Otan a vocation à intervenir au-delà de ses frontières pour régler des crises pouvant constituer « une menace directe pour la sécurité du territoire et des populations des pays de l’Alliance ».

Le 27 février, le président Sarkozy avait évoqué la situation en Libye, lors de sa courte intervention télévisée, en appelant l’Europe à adopter « une stratégie commune face à la crise libyenne, dont les conséquences pourraient être très lourdes pour la stabilité de toute la région ». « Nous savons ce que pourraient être les conséquences de telles tragédies sur des flux migratoire devenus incontrôlables et sur le terrorisme » avait-il ajouté.

De quoi faire penser que l’Otan pourrait intervenir en Libye. D’ailleurs, l’organisation atlantique surveille déjà les mouvements d’avions libyens avec des AWACS en patrouille au-dessus de la Méditerranée. Seulement, il n’est pas question, pour le moment, d’en faire plus. C’est ce qu’a rappelé, le 7 mars, le secrétaire général de l’Alliance, Anders Fogh Rasmussen, sauf si l’ONU en fait la demande.

Pour le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, une intervention militaire comme l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus de la Libye n’est pas du ressort de l’Otan. Pour lui, cette dernière « n’est pas l’organisation adaptée pour le faire ».

Rappelant qu’il faut « un mandat des Nations unies », Alain Juppé a déclaré, à l’Assemblée nationale, le 8 mars, que la France est « disponible pour intervenir avec d’autres afin de protéger les populations, en empêchant Kadhafi d’utiliser ses moyens aériens ». « Il est nécessaire de le faire en pleine liaison avec la Ligue arabe et l’Union africaine, ce à quoi nous travaillons » a-t-il ajouté.

Si l’Otan est placée hors-jeu pour mener mettre en place une zone d’exclusion aérienne au-dessus du territoire Libyen, il se pourrait que cette opération soit menée sous l’égide des Nations unies, avec de moyens militaires mis à disposition par une coalition de circonstance.

A moins que ce soit l’Union européenne qui prenne les choses en main. En effet, Alain Juppé a promis « des propositions fortes » pour le prochain Conseil européen qui se tiendra le 11 mars à Bruxelles. Seulement, l’on sait que l’Allemagne est réticente à l’idée d’une No Fly Zone au-dessus de la Libye et que Malte a refusé que son territoire puisse servir à des opérations militaires. Et la question des moyens aériens à mettre en oeuvre reste toujours à résoudre.

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