Avions ravitailleurs de l’US Air Force : EADS baisse ses prix

Normalement, ce sera en mars prochain que l’on devrait connaître le nom du vainqueur de l’appel d’offres lancé par l’US Air Force pour remplacer ses avions ravitailleurs KC-135, en service depuis les années 1960.

Pour remporter ce marché de 35 milliards de dollars pour 179 avions, EADS a soumis le KC-45, dérivé de l’A-330 MRTT et Boeing a proposé le KC-767. Alors que l’on pouvait que les jeux étaient faits après les dépôts de candidature en juillet dernier, et, à la demande de l’US Air Force, les deux concurrents ont révisé une dernière fois leur offre avant le choix qui sera sans doute définitif, à moins que la procédure d’attribution du contrat ne soit une nouvelle fois annulée, comme cela a déjà été le cas à deux reprises par le passé, en 2003 et en 2008.

Ainsi, Boeing, qui craint de perdre ce marché, a indiqué, le 10 février dernier, avoir soumis une offre « agressive mais responsable » face un rival « subventionné ». Le constructeur américain s’est vanté que la version « dérivée du B-767 assure de meilleurs capacités opérationnelles aux avions de combat américains avec une consommation inférieure de 24% à celle de l’appareil proposé par EADS ». Et de mettre en avant les 50.000 salariés et les 800 sous-traitants qu’il pourrait faire travailler en cas de victoire.

Quant au groupe européen, il n’avait pas prévu de déposer une offre révisée. « Ce n’est pas dans notre style de procéder à des corrections hâtives, à la dernière minute » a déclaré, selon Reuters, Thomas Enders, le patron d’Airbus, la filiale d’EADS, en marge de la conférence annuelle de Munich sur la sécurité, le 5 février dernier.

Et finalement, c’est pourtant bien ce que le constructeur européen a fait. Selon Ralph Crosby, le président de la filiale nord-américaine d’EADS, a fait savoir que le groupe a bel est bien révisé son offre pour la rendre « très compétitive », c’est à dire en baissant ses tarifs. Quant à connaître l’ampleur de l’effort consenti, le responsable a répondu qu’elle était « juste suffisante pour gagner ».

Pour en donner un ordre d’idée, Ralph Crosby a rappelé que l’offre soumise en 2008 par EADS, alors associé à Northrop Grumman, était inférieur, en terme de prix, de 6% par rapport à celle de Boeing. Et la différence pourrait être cette fois « encore plus importante ».

Par voie de communiqué, EADS a fait valoir, la semaine passé, que « le concept de ravitailleur de Boeing coûtera 15 à 55% de plus » par rapport au KC-45, sur la base de « vrais scénarios opérationnels de l’US Air Force ».

Sous réserves que cette procédure ne soit pas à nouveau retoquée – et il est fort possible qu’elle le soit après l’échange, par erreur, de courriers contenant des informations sensibles destinés aux deux concurrents -, l’US Air Force achèterait 15 appareils par an au maximum et débloquerait 900 millions de dollars dès 2012.

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