Les Emirats arabes unis ont inauguré une base navale près du détroit d’Ormuz
Le détroit d’Ormuz a un importance stratégique indéniable. Selon le Centre d’études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen, 17,4 millions de barils de pétrole y transitent tous les jours, ce qui représente 33,1% du commerce du pétrole mondial.
Séparant le golfe Persique et la mer d’Oman, le détroit d’Ormuz est très vulnérable. Long de 63 km et large de 40 km, et par ailleurs peu profond, il suffirait de couler quelques navires pour le bloquer et interdire ainsi tout trafic pétrolier en provenance des Etats du Golfe, dont l’économie est essentiellement dépendante des hydrocarbures.
Bien évidemment, pout ces pays producteurs d’or noir, dont les populations sont majoritairement sunnites, une action de Téhéran dans le détroit d’Ormuz aurait des conséquences considérables. Et cela pourrait se produire si, d’aventure, une opération militaire contre les installations nucléaires iraniennes venait à être menée.
A cette menace s’ajoute celle du terrorisme maritime. Selon Nikolaï Patrouchev, le chef du FSB, le service de renseignement russe, « des organisations terroristes, utilisant leurs contacts avec des pirates, envisagent des actes de sabotage sur les voies de communications maritimes et les installations côtières dans les zones d’extraction d’hydrocarbures ». Et de préciser que « le Canal de Suez, les détroits de Gibraltar, d’Ormuz et de Bab al-Mandeb sont leurs cibles prioritaires ».
Aussi, afin de protéger ses intérêts vitaux, et donc la navigation dans le détroit d’Ormuz, les Emirats arabes unies (EAU) ont inauguré, le 21 octobre, une base navale à Foujeirah, sur le Golfe d’Oman.
Ce choix s’explique par le fait que la quasi totalité des exportations pétrolières des Emirats, par ailleurs 4e producteur de l’OPEP, transite par le détroit d’Ormuz. En clair, si ce dernier venait à être bloqué, ce serait l’asphyxie économique pour ce pays du Golfe persique.
